Depuis plusieurs années maintenant, nombreux sont les particuliers, associations et pouvoirs publics à avoir pris conscience de l’extinction annoncée des abeilles et des conséquences de leur déclin pour la biodiversité. Par souci de sensibilisation, de pédagogie ou d’autosuffisance, des ruches urbaines ont ainsi fleuri dans de nombreuses villes. À titre d’exemple, Paris compterait à elle seule près de 700 ruches officielles… et 2 500 officieuses.
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Mais avec le recul dont nous disposons aujourd’hui, il semblerait que cette solution miracle ne soit plus aussi évidente. Une étude, publiée en septembre dernier dans la revue scientifique PLOS One, a récemment pointé les dangers d’une concurrence entre les abeilles dites domestiques et les abeilles sauvages. Selon les chercheurs qui ont planché sur le sujet trois années durant, la densité des ruches serait en effet catastrophique pour les abeilles sauvages – solitaires, car élevées hors des ruches – qui doivent désormais se contenter des restes que veulent bien leur laisser leurs semblables domestiques.
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Trop d’abeilles tue les abeilles
“Si les ressources sont monopolisées par les domestiques, cela met en danger les sauvages qui sont, en plus, plus efficaces que les domestiques pour polliniser”, indique Isabelle Dajoz, professeure et chercheuse en écologie à l’université Paris-Diderot, qui a participé à l’étude. Selon ses calculs, la capitale afficherait une densité de 20 ruches au kilomètre carré contre trois ruches en moyenne dans les milieux naturels. En résultent de fortes interférences entre les différentes abeilles. L’une des solutions avancées dans l’étude serait alors de freiner la mise en place de ruches urbaines, comme on l’observe déjà à Lyon, voire d’en retirer, comme à Paris, écrit Le Parisien.
Mais au-delà d’un souci de concurrence entre abeilles domestiquées et solitaires, c’est aussi le manque de plantes mellifères qui pose aujourd’hui problème. Car comme l’indique le quotidien, si cette concurrence entre les abeilles est aussi importante, c’est parce qu’il n’y a pas de quoi nourrir tout le monde. La solution serait alors de planter davantage de végétaux, notamment des plantes mellifères telles que le romarin ou la lavande.