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Tchou-tchou : ce train japonais utilise du bouillon de ramen pour rouler

Tchou-tchou : ce train japonais utilise du bouillon de ramen pour rouler

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© Getty Images

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Par Robin Panfili

Publié le

Un chef d’entreprise japonais a trouvé une idée pour réutiliser le bouillon de ramen que les gens ne terminent pas dans les restaurants.

Le ramen est délicieux pour mille raisons, mais surtout grâce à la force du bouillon que les chefs mettent des heures, voire des jours, à dorloter dans leurs marmites. Cet élixir est souvent dégusté jusqu’à la dernière goutte, mais il arrive que certains convives en laissent de côté à la fin de leur repas. Résultat : le si précieux bouillon finit à la poubelle, et ça, ce n’est pas normal.

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Au Japon, un entrepreneur a donc eu une idée pour donner une seconde vie à ces restes de bouillon injustement snobés. Grâce à une ingénieuse technique, ce liquide est transformé en carburant capable de faire rouler des trains. Oui, des trains, qui roulent au bouillon de ramen, vous avez bien lu.

L’idée est née, il y a une dizaine d’années, lorsque Masumi Nishida, président de Nishida Logistics, une compagnie de transports, discutait avec un restaurateur japonais, spécialisé dans les ramens tonkotsu (bouillon de porc), l’un des plats emblématiques de la ville de Fukuoka. Ce dernier se lamentait de voir ses clients abandonner du bouillon au fond de leur bol à la fin du repas et était contraint de faire appel à une entreprise de traitement des déchets alimentaires.

Masumi Nishida a alors imaginé l’idée suivante : et s’il récupérait ce précieux liquide pour le transformer en biocarburant ? Pour tenter le coup, Nishida Logistics a installé une petite machine dans le restaurant, afin de récupérer les restes de bouillon et de séparer le liquide de la graisse du bouillon, capable de se métamorphoser en biocarburant.

Cette graisse a été mélangée, par la suite, à de l’huile de cuisson de tempura usagée, fruit d’une autre innovation technologique et écologique de Nishida Logistics. Le premier biocarburant à partir de restes de ramen a ainsi pu voir le jour, permettant à l’entreprise de faire rouler plus d’une centaine de camions de sa flotte, rapporte Japan Today.

Dans les années qui ont suivi, le biocarburant de ramen/tempura a fait son petit bonhomme de chemin et a été commercialisé. Un succès tel que, désormais, même certains trains japonais roulent grâce à ce diesel pas comme les autres, à commencer par la compagnie Takachiho Amaterasu. Un train touristique qui transporte chaque jour une soixantaine de passagers sur un trajet aller-retour de 30 minutes.

S’il permet d’exploiter et de minimiser les effets du gaspillage alimentaire, ce carburant aurait d’autres effets positifs en comparaison au carburant traditionnel : il ne poserait “aucun problème mécanique”, il produirait “moins de fumée”. Un moyen de réduire la pollution de l’air, mais qui permet aussi aux passagers “de mieux profiter du circuit et du paysage montagneux”.

Mieux encore, selon les passagers et le personnel technique, les gaz d’échappement qui émaneraient du petit train touristique sentiraient “le riz frit et le ramen en cours de cuisson”, ce qui n’est pas négligeable.