Pourquoi Uber Eats a-t-il déconnecté 2 500 comptes de livreurs ?

Pourquoi Uber Eats a-t-il déconnecté 2 500 comptes de livreurs ?

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Par Konbini avec AFP

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"C’est un scandale à bas bruit", a réagi la CFDT dans un communiqué.

La principale plateforme de livraison de repas Uber Eats, qui compte près de 60 000 livreurs actifs en France, a annoncé mardi avoir déconnecté, ces dernières semaines, près de 2 500 comptes de travailleurs identifiés comme frauduleux. Au premier semestre, “nous avons mené un audit minutieux des comptes livreurs utilisant Uber Eats. Nous avons ainsi identifié des utilisations frauduleuses de notre application et avons pris action en désactivant ces comptes tout en mettant en place une procédure d’appel à laquelle les livreurs suspendus peuvent recourir”, a indiqué à l’AFP un porte-parole de la plateforme.

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“Nous avons tenu au courant de nos actions l’ensemble des parties prenantes. Nous restons ouverts à toute discussion sur le sujet de la fraude et celui de l’accompagnement des personnes en situation de vulnérabilité”, a ajouté Uber Eats, qui assure avoir tenu informé, dès juillet, le gouvernement et les organisations syndicales. “C’est un scandale à bas bruit”, a néanmoins réagi la CFDT dans un communiqué signé avec Union-Indépendants, l’une des organisations de travailleurs récemment reconnue représentative. “Uber Eats jette ainsi violemment des milliers de personnes dans une extrême précarité.”

“Pour les travailleurs sans papiers qui n’ont d’autre choix que de travailler sous alias pour survivre, la CFDT et Union-Indépendants demandent un réexamen de leur situation en considérant que l’activité exercée sous statut indépendant, comme pour les salariés, doit conduire aux mêmes droits”, écrivent encore les deux organisations. Réunis en septembre 2021 par le gouvernement afin de mieux lutter contre la sous-location irrégulière des comptes de livreurs, les quatre principaux acteurs de la livraison de repas (Uber Eats, Deliveroo, Stuart et Frichti) avaient annoncé début avril la signature d’une charte spécifique.

Tous les systèmes de détection et les contrôles mis en place étant disparates d’un acteur à l’autre, les signataires, afin de définir des standards, s’étaient engagés à procéder à des vérifications hebdomadaires de l’identité des livreurs. Uber Eats rappelle avoir mis en place, en décembre 2019, un système d’identification en temps réel pour contrôler les livreurs et, en 2021, une fonctionnalité liée à la surveillance des cartes d’identité.

“Aujourd’hui, les travailleurs illégaux employés en tant que salariés voient cet élément pris en compte pour leur régularisation. Or, les travailleurs indépendants ne bénéficient pas de ce dispositif”, déplore encore Uber Eats qui, en complément de la lutte contre la fraude, se dit favorable à une facilitation de la régularisation par le travail.

Konbini avec AFP