L’italien Massimo Bottura récoltera les produits non-utilisés du village officiel des Jeux Olympiques pour servir gratuitement à manger aux habitants d’une favela carioca.
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Massimo Bottura ne se contente pas d’être à la tête du “meilleur restaurant du monde”, le chef s’engage aussi contre la faim dans le monde et le gaspillage alimentaire. Avec sa fondation Food for Soul, il lance une opération pendant les Jeux Olympiques de Rio : nourrir gratuitement les habitants des favelas avec les restes du village officiel de l’événement.
En juin, l’Osteria Francescana de Massimo Bottura a décroché la première place du très médiatisé classement 50 Best. Le chef de Modène est connu pour sa réinterprétation des traditions et des produits italiens à l’image de son assiette au parmesan, en cinq âges d’affinage et cinq textures différentes. Mais il est aussi célèbre pour ses engagements.
La cantine de Rio ne sera pas sa première expérience humanitaire.
Cette initiative est en fait la suite directe d’une action du même genre. En 2015, l’exposition universelle de Milan s’organise sur le thème “Nourrir la planète”. Massimo Bottura s’associe alors avec le Vatican et une soixantaine de chefs renommés pour créer le Refettorio Ambrosiano. 15 tonnes de nourriture propre à la consommation qui devaient être jetées servent alors à nourrir les démunis.
“David Hertz, le président de l’association brésilienne de gastronomie, qui était venu à Milan pour voir comment fonctionne le réfectoire, m’a demandé si j’étais disponible pour faire la même chose dans les favelas pendant les Jeux olympiques de Rio. Il ne me l’a pas répété deux fois”, explique Massimo Bottura.
Pour la deuxième fois, le chef italien embarque avec lui plusieurs noms de la gastronomie, comme le Français Alain Ducasse ou l’Espagnol Albert Adria, qui prépareront ensemble les restes de nourriture du village officiel. De la taille de deux terrains de football, la cuisine des Jeux Olympiques servira 60 000 repas par jour aux délégations internationales. Nul doute qu’il y aura des aliments à récupérer.
Pour le chef, s’engager est naturel. Il affirme que “la cuisine est un appel à agir”.
Et c’est encore un moyen de perpétuer les traditions : “Eviter le gaspillage alimentaire n’a rien de nouveau. C’est ce que faisaient les grands-mères – c’est la base de la cuisine italienne !”
Au Brésil, comme partout, le gaspillage alimentaire est un fléau. Environ un tiers de la production alimentaire y serait jetée. Par ailleurs, l’arrivée des Jeux dans le pays a causé de nombreux problèmes sociaux, notamment l’expulsion d’habitants des favelas au profit de nouvelles constructions.
Massimo Bottura ne s’arrêtera sûrement pas aux JO. A en croire un récent post sur Instagram, le chef devrait installer son prochain Refettorio dans le Bronx, à New York avec l’aide d’un certain… Robert de Niro.