Les chefs stars Alain Ducasse et Thierry Marx ont préparé des plats pour le spationaute français Thomas Pesquet, qui décollera jeudi.
À voir aussi sur Konbini
Du homard, de la joue de bœuf ou encore un suprême de volaille. Le spationaute Thomas Pesquet pourra piocher dans ces plats pendant les six mois qu’il passera à bord de la Station spatiale internationale. Imaginés par Alain Ducasse et Thierry Marx, deux des plus grands noms de la gastronomie française, ces menus ont spécialement été pensés pour être envoyés dans l’espace, comme le raconte Le Figaro.
Homard breton, joues de bœuf façon bourguignon et crémeux au citron pour le menu “entrée-plat-dessert” de Ducasse, propriétaire de 23 restaurants dans le monde. Langue de veau Lucullus (au foie gras), suprême de volaille aux morilles avec sauce au vin jaune et pressé de pain d’épices pour la version Marx. Ces plats ne seront pas le quotidien de Thomas Pesquet, ils constitueront sa “nourriture bonus”, pour se faire plaisir quand le manque du pays s’installe, d’où des plats très “gastronomie française”. “Ces recettes constituent un support psychologique dans le cadre des missions de longue durée”, raconte au Figaro Romain Charles, en charge de la logistique à l’Agence spatiale européenne.
Ce n’est pas la première fois que des chefs cuisinent pour l’espace
Depuis quelques années, c’est même devenu un vrai phénomène. Alain Ducasse n’y est d’ailleurs pas pour rien, lui qui a préparé 35 recettes pour l’Agence spatiale européenne depuis 2006. On a aussi déjà vu un chef italien qui fait du tiramisu et du risotto au pesto, un chef allemand qui envoie un veau braisé et des lentilles aux spatule et de la saucisse, et un Anglais qui prépare pour les spationautes une tasse de thé et un sandwich au bacon.
Chacun de ces plats a été préparé pour les astronautes de chaque pays par des chefs superstars dans leur pays respectif. Et tout ça prend du temps, beaucoup de temps : il faut compter deux ans de tests et de validations avant d’envoyer les préparations. Les aliments doivent en effet être consommables après 24 mois à température ambiante, asséchés ou mis en conserve. Le chef de projet sur la cuisine de l’espace de Ducasse explique au Figaro que le goût est aussi différent. “Dans l’espace, les goûts sont perçus comme plus fades. Nous devons employer des procédés de cuisine classique : réduction de sauces, épices…”
Pour Thierry Marx, le plat a déjà été testé par ses propres clients au Mandarin Oriental, où il est à la carte. Et selon lui, les plats français sont les préférés dans l’espace. “Le moment fort, là-haut, c’est lorsqu’ils commencent à échanger les plats de leurs pays. Jean-François Clervoy [parti en mission en 1994, 1997 et 1999, ndlr] m’a dit que les produits français font encore l’unanimité auprès des astronautes.”
Lire aussi : Du caviar pour les astronautes américains