On voulait vraiment détester les “butter boards”, et puis on en a préparé une

On voulait vraiment détester les “butter boards”, et puis on en a préparé une

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Par Konbini

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On a invité le cholestérol à l’apéro.

“Littéralement une planche tartinée de beurre et on ne sait pas quoi d’autre”, c’est comme ça que la CNN décrit d’entrée de jeu la tendance culinaire censée remplacer la déjà surcotée planche de charcut’ que vous avez forcément vu passer sur les réseaux sociaux. On aurait eu du mal à mieux contextualiser cette drôle d’idée qui consiste, une fois de plus à transformer votre apéro en aventure “do it yourself”. Oui, c’est assez acide qu’on a vu les “butter boards” fleurir sur notre Explore page sur Insta et autres FYP sur TikTok. Mais un samedi soir de faiblesse, on a sorti le beurre et on a tartiné. Et fichtre, c’était bien.

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Avant de décrire le petit atelier jouissif – et visuel – que représente la création de cette fameuse mer de cholestérol aromatisée, redonnons ses galons au bon beurre. Celui qui, souvent, est le meilleur plat d’un dîner étoilé (j’exagère à peine). Je pense au beurre servi par Alexandre Gauthier à la Grenouillère par exemple, ou celui malignement transformé en “assiette à partager” avec deux tranches de pain au levain grillé, même quand le tout frôle les 10 euros à la carte – sur ardoise – de la nouvelle enseigne ambiance vin nat’ et tabouret du quartier.

La “butter board”, sous ses airs vulgaires, redonne sa raison d’être à notre bon beurre bien de chez nous ; celui qu’on ne met pas au frigo, celui qu’on fouette, celui qui n’a besoin que d’un (bon) morceau de pain.

Ingrédients :

  • Du beurre (250 grammes, le meilleur possible)
  • Les accoutrements de votre choix

Dans les différentes itérations qui tournent sur les réseaux, par son nom, le beurre est étalé, façon peinture à l’huile – enfin, au beurre – sur une… planche. Objectivement, on sait que celles qui traînent sur nos plans de travail sont toujours un peu cracra (et rarement adaptées à notre amour de la photo Insta), alors on a préféré tenter notre chance dans une petite assiette plate à bords droits. Le beurre, on ne l’a pas conservé au frigo, et pour lui donner une texture encore plus “tartinable”, on l’a fouetté un peu avant de l’étaler uniformément en une couche de deux ou trois millimètres d’épaisseur.

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Ensuite, c’est une histoire de garniture. Bien sûr les modèles américains jouent l’exagération, c’est déjà eux qui, sur les planches de fromages et charcuteries, sortaient tous les fruits séchés et autres graines du placard. Nous, on l’a joué simple et efficace : du piquant, de l’acide et du croustillant. De la purée de piments calabrais, des graines de moutardes en pickles, des pistaches écrasées, une pincée de sarrasin torréfié, un oignon vert émincé et un trait de miel pimenté (bon, OK, on repassera pour le côté “simple”, mais ça marche aussi avec juste du miel, un peu de poivre et quelques noisettes). Ah, et si vous avez une base de beurre doux, ajoutez du sel, un joli sel en cristaux.

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C’est beau. Mais en plus, alors que, comme depuis le début de cet article, on avait un avis très grogni-grognon sur cette expérience, le pari est rempli. Ça marche extrêmement bien, c’est convivial, c’est délicieux et ça va avec tout. Ah et, en plus, ce n’est pas cher et je peux vous dire que ça remplit le bidon — et sans doute quelques artères.

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