On a (peut-être) trouvé la meilleure cantine levantine de Paris

On a (peut-être) trouvé la meilleure cantine levantine de Paris

photo de profil

Par Robin Panfili

Publié le

Un aller-retour au Liban au prix d’un ticket de métro.

Planquée dans le nord-est de Paris, au-dessus du quartier de Jaurès, dans ce qui reste l’un des derniers déserts culinaires sous-exploités de la capitale, Tintamarre détonne avec sa devanture jaune. Mais il serait malhonnête de la réduire à sa vitrine pimpante, car c’est surtout dans l’assiette que l’électrochoc a lieu, un midi de novembre grisâtre.

À voir aussi sur Konbini

Depuis quelques semaines, ce restaurant, imbriqué dans un couloir chaleureux, et membre de la communauté Écotable, fait parler de lui. Pourtant, voilà quelques années – pandémie incluse – qu’il a ouvert ses portes avec, à sa tête, l’une des figures de la cuisine levantine à Paris, Gabrielle Beck. Une cheffe réputée pour sa cuisine créative, généreuse et surtout intrépide, formée chez Lenôtre. 

© Tintamarre

Une cuisine de souvenirs, de famille, une ode à la Méditerranée et aux délicieux caprices des saisons qui, ce jour-là, nous embarquera dans un tourbillon de saveurs orientales aux influences variées et complémentaires, du labneh “évidemment” fait-maison au fatteh de pois chiche, en passant par une enveloppante soupe de lentilles et de blettes dopée à la coriandre et au citron. Mention spéciale, aussi, pour les inimitables feuilles de blettes farcies.

© Tintamarre

Le vrai tournant du repas interviendra quelques minutes plus tard lorsque débarque, sur notre table en bois, un plat au dressage technique et méticuleux. Un travail d’orfèvre laissant penser à un ornement traditionnel, mais en réalité composé de petites ravioles au bœuf, nappées d’un bouillon de poulet à la tomate et accompagné d’un yaourt à la grecque sur le dessus. Une spécialité arménienne, le manti, dont on se resservira non pas une, mais deux fois.

© Tintamarre

À la carte, aussi, un savant mijoté de bœuf et épinards, un kebbé de carottes pour un régiment — galette de pulpe de carotte au boulgour, garnie aux blettes et pignons de pin –, mais également des croquettes de halloumi, des légumes farcis et, moins levantin, une poitrine de cochon grillée à la perfection, glacée au verjus et servie avec une purée tout aussi divine.

© Tintamarre

© Tintamarre

Autre coup de cœur, le moghrabieh au poulet, réalisé à partir de billes de semoule de blé, “sœur du maftoul palestinien, cousine de la fregola sarda, de la famille du couscous de par son appellation ‘moghrabieh’ = du Maghreb ou la Maghrébine”, nous précise la cheffe.

© Tintamarre

Pour les nomades, le restaurant propose aussi des sandwiches à emporter (halloumi, kefta, légumes ou poulet), testés cet été et engloutis dans le parc des Buttes Chaumont voisin. Le tout arrosé de liquides sur-mesure, du sirop de citron-dattes au kombucha à la menthe. Bref, un sans-faute.

© Tintamarre

Tintamarre
80, avenue Jean-Jaurès (Paris 19)
Ouvert du mardi au samedi.
Réservations et commandes ici.