Après avoir passé quelques jours dans le sud de la France pour un reportage sur le retour du groupe Salut c’est cool, un collègue a ramené dans ses bagages une drôle de cucurbitacée. Imposante et franchement peu gracieuse, elle a croisé mon regard alors que je marchais tranquillement dans la rédaction. Quelque peu décontenancé, je l’ai fixée droit dans les yeux et l’ai interrogée sur les raisons de sa présence ici.
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Peu loquace, je me suis fait une raison. Si, elle, ne souhaitait pas lâcher le morceau, alors je trouverai bien quelqu’un pour m’en dire davantage sur son compte. Qui est-elle ? D’où vient-elle ? Et, surtout, suis-je autorisé à la transformer en velouté ?
Arthur, le journaliste qui l’avait ramenée jusqu’ici, n’avait plus tous les détails en tête. “Mais t’inquiète, on m’a dit qu’elle allait très bien pour les soupes, m’a-t-il assuré, d’un ton quelque peu expéditif. J’ai noté quelque part les détails et les infos sur la variété.” Et puis, plus rien.
“C’est un potiron de Rouen ?”
Je n’allais pas en rester là. J’ai alors activé mes réseaux. D’abord mon nouveau groupe Facebook préféré, Permaculture pour les nuls, qui, comme son nom l’indique, est une mine d’or pour les personnes qui galèrent à nommer les merveilles que les sols ont à nous offrir.
Malheureusement, c’est précisément là où je pensais trouver de l’aide que j’ai affronté ma première désillusion. “C’est une coloquinte décorative, ces variétés ne sont pas comestibles…”, m’assène, comme un coup de massue, l’un des membres du groupe. Un autre, probablement aussi informé que moi, tente l’humour : “C’est un potiron de Rouen”, en référence à l’explosion de l’usine chimique Lubrizol. Me voilà bien avancé.
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Mobiliser son réseau
Faute de pouvoir me fier à une communauté experte, je décide finalement de me tourner vers une valeur sûre : la famille. En Gironde, un oncle est devenu expert en matière de permaculture et de potager après une vie d’enseignant à Montreuil. Aujourd’hui, c’est l’une des personnes les plus légitimes pour m’aiguiller dans cette enquête, qui ne cesse de me tourmenter. Il ne répondra jamais.
Je me tourne alors vers Ophélie de la chaîne Ta mère nature. C’est elle qui nous avait déjà aidés à fabriquer notre potager au début de l’été. Après seulement quelques minutes, elle répond à ma sollicitation par message avec un précieux lien. “Ça m’a l’air d’être ce potiron.” Bingo. La cucurbitacée que nous avons entre les mains est bel est bien une courge Marina di Chioggia, une variété ancienne qui peut atteindre 40 cm de diamètre, originaire d’Italie.
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Bingo
Quelques jours plus tard, alors que mon enquête touchait à sa fin, mon collègue Arthur revient vers moi. Il a retrouvé le nom exact de la courge… “C’est bon, je sais, c’est une Marina di Chioggia !”, lâche-t-il. La courge est désormais démasquée, les sources sont croisées, les astres sont alignés. Et moi, j’ai le cœur léger.
Pour les amateurs de courge et détenteurs d’un potager, sachez que vous pouvez la cultiver chez vous ou l’acheter à l’unité. Selon les spécialistes et experts, elle est idéale pour un velouté, un potage, mais également en gnocchis, en risotto, en gratin, en beignet et même en confiture.
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