Longtemps, l’image du goéland qui vient chiper le cornet de glace ou la gaufre d’un vacancier se résumait à une légende urbaine comme il en existe des milliers. Aujourd’hui, ces petits larcins commis par les volatiles sont fréquents, voire systématiques, à tel point que certains commerçants installés à proximité du littoral atlantique recommandent aux touristes de ne pas manger directement sur le rivage, mais plutôt en retrait, afin d’éviter toute déconvenue.
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L’appétit des goélands pour les gaufres et autres sucreries n’a rien de naturel, et surtout rien de rassurant. Dans une interview pour Ouest-France, Damien Masson, de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), a pris le temps d’expliquer en quoi ce comportement était annonciateur de perspectives plutôt pessimistes pour cet animal habitué aux poissons et aux crustacés. “C’est un animal opportuniste”, dit-il. “La diversité des sources d’approvisionnement, qu’ils s’agissent des poubelles mal fermées ou des déchets jetés à même le sol, contribue à leurs quêtes insatiables.”
Domestication
Sans surprise, l’expert relie ce comportement inhabituel au changement climatique – à l’œuvre depuis plusieurs années désormais. À défaut de pouvoir se nourrir et subvenir à leurs besoins en mer, décimée par leur réchauffement, les goélands migrent ainsi vers les plages, les terres et même les exploitations agricoles environnantes.
Et ces derniers s’accommodent très bien de la vie à nos côtés… pour l’instant. “Ils s’habituent à notre présence. On parle ici de domestication. L’espèce cohabite avec l’humain, elle n’en a plus peur.”
Chaque saison qui passe, ces mutations environnementales se forcent et risquent d’avoir raison de l’équilibre fragile de l’écosystème de ces oiseaux. À tel point qu’il pourrait bien se retrouver sur la liste des animaux menacés d’extinction d’ici quelques années, selon le conservateur.