Deux espèces d’algues vertes ont pu être cultivées après avoir passé seize mois dans l’espace. De quoi imaginer une alimentation extraterrestre ?
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Poser le pied sur une autre planète, tout équipé d’une parfaite combinaison d’astronaute, c’est une chose. Imaginer une vie qui se développerait dans des conditions spatiales en est une autre. Et puisque vivre implique nécessairement de se nourrir, mieux vaut songer dès à présent à ce que pourrait être notre alimentation extraterrestre, juste au cas où. Ça tombe bien, une expérience menée dans le cadre du BIOMEX (Biology and Mars Experiment) au cours des deux dernières années vient tout juste de nous apporter de premiers éléments de réponse.
La vie après le vide
Pendant seize mois, plusieurs centaines de mousses, algues, bactéries et champignons ont été envoyés sur la Station spatiale internationale (ISS), dans des conditions de vide absolu. Cela implique notamment d’extrêmes variations de températures, allant de –20 à 47°C, et une exposition constante aux radiations cosmiques, comme le rappelle le site Quartz. De tous les spécimens ayant quitté notre atmosphère, 450 échantillons étaient issus de deux sortes d’algues vertes particulières, connues pour leur résistance au froid, la Sphaerocystis et la Nostoc. Les chercheurs les avaient respectivement récupérées sur un archipel proche de la Norvège, en Antarctique.
Les algues en question ont regagné notre planète en juin 2016. À leur retour, elles étaient recouvertes d’une enveloppe orange, riche en caroténoïdes, une substance qui donne sa couleur à la carotte et qui résisterait aux radiations. C’est également cette enveloppe qu’elles se créent en entrant dans un état dormant, pour se protéger du climat polaire des régions d’où elle proviennent. Sur les 450 échantillons, seul un n’a pu être cultivé après s’être défait de sa membrane protectrice. Suffisant pour admettre les algues Sphaerocystis et Nostoc dans la courte – mais grandissante – liste des organismes en mesure de survivre dans l’espace. Manque plus que l’avocat, et on sera parés pour Mars.