C’est quelque part dans le quartier des Baumettes, la plus historique des prisons marseillaises, que le premier restaurant en milieu carcéral, accessible au public, va ouvrir ses portes. C’est dans un bâtiment et des anciens bureaux, situés dans le quartier des femmes, que le restaurant s’apprête à voir le jour. Tous les midis, du lundi au vendredi, une quarantaine de convives pourront venir se restaurer sur place. Au menu : une carte bistronomique, chapeautée par la cheffe Sandrine Sollier, une ancienne de chez Gérald Passedat au Petit Nice à Marseille.
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“Il faudra toutefois montrer patte blanche avant de se lécher les babines : l’administration pénitentiaire vérifiera au moment de la réservation le casier judiciaire des futurs clients avant d’ouvrir les portes de l’établissement”, prévient l’édition marseillaise de 20 minutes. Les téléphones, les objets électroniques et la monnaie seront également proscrits le temps du repas. Et, comme dans les cellules de l’établissement pénitentiaire, l’alcool sera à mettre de côté.
“On prévoit notamment beaucoup de poisson, précise Sandrine Sollier auprès de 20 minutes. On pense notamment à un carpaccio de saint-jacques et grenade, à du filet de saint-pierre ou encore un craquant aux graines de pavot. Travailler le poisson fin permet notamment d’apprendre la patience”, dit-elle. Si les premiers clients sont attendus pour le mois d’octobre, “Les Beaux Mets” travaille déjà à sa carte et à son menu.
“On veut déconstruire l’image que la société civile peut avoir des détenus. Une personne détenue peut évoluer et l’objectif que l’on a, c’est qu’elle trouve à la sortie une place dans la société”, ajoute Christine Charbonnier, secrétaire générale de la direction interrégionale des services pénitentiaires de Marseille. Et la cuisine, pour cela, restera toujours un formidable outil.