Il y a quelques jours, la cérémonie de remise des étoiles du guide Michelin nous a rappelé un fait que nous avions complètement oublié : la présence de Gordon Ramsay, le très médiatique et cathodiquement irritable chef britannique, en France. Car, oui, au-delà de son empire de restaurants au Royaume-Uni et dans le monde entier, Gordon Ramsay n’a pas résisté à l’idée de venir poser ses casseroles dans le pays de la gastronomie.
À voir aussi sur Konbini
Le chef écossais dispose de deux adresses en France. À Bordeaux, au sein de l’hôtel InterContinental, vient d’ailleurs tout juste d’être auréolé d’une deuxième étoile. Au Pressoir d’Argent, le chef a pensé une carte “qui rend hommage aux produits régionaux”. On y retrouve ainsi des truffes noires de Gironde, du foie gras de Charente, du homard breton à la presse, une pintade étouffée aux asperges landaises, de l’agneau aux haricots tarbais et plus de 500 types de vins, “autant de références à la richesse du patrimoine culinaire français”.
Pour la petite histoire, le restaurant gastronomique, situé au premier étage de l’hôtel, tient son nom de la présence rarissime dans sa salle d’une imposante presse à homard en argent massif, fabriquée “en cinq exemplaires seulement dans le monde entier” par la maison Christofle. L’objet est utilisé quotidiennement, à chaque service du soir, devant les clients, pour broyer corail et carcasse afin d’extraire des homards bleus leur précieux jus. Un petit spectacle à lui tout seul.
À l’époque de son installation à Bordeaux, le chef Philippe Etchebest, son alter ego français, n’avait pas manqué de réagir à l’arrivée de cette nouvelle concurrence. C’était quelques jours après que le juré de Top Chef n’ouvre son restaurant, Le Quatrième Mur, en 2015. “C’est improbable. Si on avait écrit l’histoire, on n’y aurait pas cru. C’est génial”, s’exclamait-il, un poil taquin. “Nous sommes nés la même année, en 1966, nous avons fait du sport, lui, du football et moi, du rugby. Mais il est aussi le chef le plus riche du monde tandis que moi, je n’ouvre que mon premier restaurant. Il est loin devant.”
Sur le même sujet...
“Par contre, je suis chez moi, à Bordeaux. Les Anglo-Saxons n’aiment pas jouer à l’extérieur et, à Bordeaux, on sait recevoir !”
L’ambiance londonienne
Gordon Ramsay dispose également d’une autre table, en périphérie de la capitale, “dans le cadre poétique du Parc du château de Versailles”. Ici, au Trianon, qui détient une étoile au guide Michelin, le chef écossais propose également une cuisine française revisitée par ses soins, accompagné de ses chefs exécutifs Frédéric Larquemin et Eddie Benghanem à la pâtisserie.
L’expérience est décrite en ces termes : “Cet établissement chic, synonyme de bonheur gastronomique, est inspiré du restaurant éponyme du chef Ramsay à Londres, qui possède trois étoiles au guide Michelin. Savourez des spécialités françaises magnifiquement élaborées, servies dans un cadre élégant et intime, et vivez une expérience culinaire inoubliable.” Rien que ça.
© Gordon Ramsay au Trianon
© Gordon Ramsay au Trianon
Plutôt qu’une carte, l’expérience se déroule ici autour de menus dégustation en cinq ou sept services. Parmi les plats signatures : un agneau fermier, asperges et poivrade, une lotte rôtie, fruits de mer et velouté courgette-beurre noisette, ou encore un berlingot à la vanille, fraise et rhubarbe. Le lieu propose également de vivre le repas depuis les cuisines, sur la “table du chef”, permettant “d’admirer la brigade de cuisine, talentueuse et dynamique, en pleine action”.
