Fondé en 2012, ce collectif de chefs s’attèle à faire rayonner le Bronx aux quatre coins du globe.
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“Amener le Bronx au monde et le monde au Bronx”, tel est le mantra qui a poussé Jon Gray et son acolyte Lester Walker à initier le projet Ghetto Gastro en 2012. Ghetto Gastro, c’est un collectif de quatre cuisiniers atypiques tous originaires du fameux quartier new-yorkais, et une action qui mêle la cuisine, l’art, la mode et la rue. Une recette qui s’exporte avec succès et amène aujourd’hui Gray et ses comparses à servir les directeurs de Microsoft ou à partager un repas de Thanksgiving avec le créateur Rick Owens.
Pourtant, Jon Gray ne semblait initialement pas parti pour emprunter cette voie, en dépit d’un intérêt déjà marqué pour la gastronomie. Ce professionnel de la mode était en effet à la tête d’une entreprise de jeans florissante qu’il avait fondée avec des camarades de son école. Mais au tournant de l’année 2007, le marché s’effondre et l’oblige à revoir ses plans :
“Après avoir profondément réfléchi, j’ai réalisé que la nourriture était la seule chose que j’aimais et sur laquelle j’investissais de l’argent, donc le mieux pour moi était de trouver un moyen d’en faire mon métier. Lester et moi, on a grandi dans le même quartier et on parlait toujours d’avoir des projets ensemble. Donc je suis arrivé vers lui avec le projet Ghetto Gastro”, expliquait-il au magazine Dazed Digital.
Du Bronx à la Fashion Week de Paris
En plus de Lester Walker, le crew a accueilli les services de Pierre Serrao et Malcom Livingston II, pâtissier du restaurant étoilé Noma à Copenhague. Ghetto Gastro se distingue du paysage culinaire de par l’organisation de grandes soirées festins à New York, mais aussi à Miami — avec la marque Pigalle — ou à la dernière Fashion Week de Paris.
Le succès ne leur fait cependant pas perdre de vue la portée sociale du mouvement. Les quatre chefs ont récemment élaboré un dessert intitulé “Black Bodies” : une tourte aux pommes déconstruite en forme de corps, entourée de craie blanche. Un écho pleinement assumé au mouvement Black Lives Matters.
Beaucoup d’ambitions animent aujourd’hui le collectif, qui songerait désormais à créer un programme d’éducation culinaire pour les enfants, à publier un livre et même à lancer sa propre émission télévisée, d’après le New York Times.