En France, on jette environ 4,5 kg de pain par an et par habitant ce qui en fait de l’un des aliments les plus gaspillés du pays. Même constat en Suède où une équipe de recherche de l’université de Borås explore des alternatives et en particulier la possibilité de transformer du pain rassis en textile pour lui donner une seconde vie.
À voir aussi sur Konbini
Le futur appartient aux champignons
L’équipe dirigée par Akram Zamani récupère du pain dur dans un supermarché à proximité de l’université. Le processus consiste ensuite à le broyer et le placer dans un bioréacteur pour y laisser se développer un champignon. Une fois les protéines retirées, les fibres qui se sont développées dans la paroi cellulaire du champignon sont récupérées pour en faire du fil.
“Le pain est un très bon substrat pour la culture de champignons filamenteux. Le champignon se développe sur les déchets de pain et nous obtenons de la biomasse fongique“, explique Akram Zamani sur le site de l’université après des essais concluants.
Un textile écologique
Grâce aux fils de pain ainsi obtenus, on peut fabriquer un textile compostable sur le long terme contrairement aux autres textiles aujourd’hui utilisés – notamment composés de plastique – qui sont difficilement biodégradables. Le textile de pain pourrait donc être une solution pour lutter contre le gaspillage de pain mais aussi contre la pollution due à l’industrie du textile.
© Université de Borås
“Le pain est parmi les aliments les plus gaspillés et pèse lourd sur l’empreinte environnementale des grands supermarchés en Suède […] D’autre part, la production mondiale de textile mondiale de croître en raison de l’augmentation du pouvoir d’achat collectif”, selon les dires de la chercheuse reportés par Atlas Obscura.
D’après les premiers résultats, il sera possible de produire une sorte de feutrine utilisable dans le domaine médical, l’ameublement et l’habillement grâce à ce protocole novateur et unique au monde. Mais, il faudra encore attendre environ quatre ans, le temps que les tests en laboratoire soient suffisamment avancés, pour savoir si nos restes de pain pourront un jour véritablement prendre place dans notre dressing.