Des chercheurs ont analysé les habitudes culinaires mondiales à travers les recettes postées sur Internet.
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Quand on pense à la cuisine traditionnelle et aux fameuses recettes de grand-mère, on ne pense pas forcément à Internet pour assurer la transmission de cet héritage. Pourtant, les sites de cuisine récoltent des recettes par millions. Et si on se penche dessus pour les analyser, peut-être que Marmiton et compagnie ont des choses à raconter sur les cuisines du monde. C’est du moins ce que s’est dit une dizaine de chercheurs, qui se sont plongés dans les big data culinaires, des données très volumineuses. Le but ? Comprendre les habitudes du monde à table. Et en réalité, ces nombreuses recettes peuvent nous en apprendre davantage qu’il n’y paraît.
“En utilisant une base de données de plus de 157 000 recettes de plus de 200 cuisines différentes, nous analysons les ingrédients, les saveurs et les valeurs nutritionnelles qui distinguent les plats de différentes régions […]. Nous utilisons ensuite les statistiques sur la santé d’un pays pour comprendre la relation entre ces facteurs et les indicateurs sanitaires des différentes nations.”
S’attaquer à la cuisine d’un pays par les mathématiques
Selon ces scientifiques anglais, iraniens et qatari, ces données permettent de confirmer que les recettes se ressemblent quand les cultures et les conditions géographiques se ressemblent. Mais on peut aussi déterminer quelle cuisine est la plus riche en ingrédients, laquelle est la meilleure pour la santé ou les préférences des habitants de la planète selon leur région.
Pour arriver à ces conclusions, il a fallu analyser les milliers de recettes du site américain Yummly par rapport à des données nutritionnelles. Mais les chercheurs ont aussi essayé de déterminer la complexité des habitudes culinaires selon, par exemple, le nombre d’ingrédients dans un plat. Ainsi, plus de la moitié des plats d’Asie du Sud-Est contiennent plus de 15 ingrédients, alors qu’en Russie la moitié en ont moins de 7.
Et les cuisines se ressemblent quand les pays sont proches géographiquement. Il y a quand même quelques surprises : la cuisine océanique est proche de la cuisine russe, belge ou ukrainienne. La cuisine mongole a des points communs avec la canadienne, tandis que la galloise tisse des liens avec la cuisine asiatique, sud-américaine et nord-américaine.
Dans une prochaine étude, les chercheurs aimeraient analyser les goûts qui correspondent aux cuisines des pays, ceux qui vont être adorés par certains et seront répugnants pour d’autres, afin de créer une palette de goûts et d’ingrédients en fonction des régions du monde. Les data culinaires ont encore plein de secrets à dévoiler.