En 1999, Google inventait le management culinaire en devenant la première start-up à offrir repas et en-cas à ses employés, une technique de gestion du personnel imitée depuis par toutes les entreprises 2.0 de la Silicon Valley.
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Mais pour Google, il ne s’agit plus seulement de nourrir ses salariés pour les inciter à rester sur leur lieu de travail toute la journée, mais aussi de les garder en bonne santé, afin qu’ils bossent pour la firme le plus longtemps possible !
Depuis 5 ans, le mastodonte des Gafa a misé sur un nouveau programme alimentaire pour encourager ses équipes à manger sainement. Au menu, beaucoup plus de fruits et légumes certes, mais surtout des tactiques (ultra-réfléchies) dans la manière de les présenter : diminution de la taille des portions de viande et des desserts, réaménagements des cantines et des buffets pour amener les usagers à choisir, par exemple, l’eau et les fruits plutôt que les sodas et les M&M’s (dissimulés dans des boîtes opaques loin de la machine à café).
Des salades de quinoa à la place des barres chocolatées
Et ça marche ! Rien que dans les cuisines des bureaux de Google à New York, qui nourrissent plus de 10 000 personnes par jour, l’entreprise sert quotidiennement 2 300 salades au petit-déjeuner, alors qu’elles étaient inexistantes il y a 2 ans. La consommation de fruits de mer et de poissons a fait un bond de 85 % entre 2017 et 2018, passant de 5 kg à 11 kg par personne. Et en 2018, les New York Googlers ont bu près de cinq fois plus d’eau en bouteille que de boissons sucrées en bouteille.
Ce programme est en passe de devenir un modèle pour les acteurs de la santé publique, qui cherchent désespérément depuis plus de 20 ans des moyens d’améliorer le régime alimentaire des Américains touchés de plein fouet par l’obésité (1 enfant sur 5 et 1 adulte sur 3), le diabète, les maladies cardiovasculaires et le cancer.
La stratégie de Google est simple, subtile et reproductible. Elle transforme les comportements et prolonge la santé de ses employés. Évidemment, ce n’est pas uniquement par pure philanthropie : il s’agit avant tout d’orchestrer davantage de “collisions occasionnelles”, ces conversations qui n’auraient peut-être pas lieu autrement et qui peuvent déboucher sur des idées novatrices pour la firme.
Évaluée à plus de 3 trillions de dollars, soit plus de 2,5 milliards de milliards de dollars, l’entreprise Google pouvait en effet se permettre d’offrir quelques carottes râpées de plus…