Dans le village de Vaïssac, dans le Tarn-et-Garonne, le cèpe n’est pas un champignon comme les autres. Il fait partie de l’histoire, du patrimoine et de l’identité de cette petite commune réputée pour son marché aux cèpes qui attire, chaque année, énormément de touristes. Quoi de plus logique, donc, que de lui attribuer une commission au conseil municipal, au même titre que les finances, la voirie, les écoles ou encore les festivités…
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Francis Delmas, le maire fraîchement réélu, n’a pas hésité longtemps avant de prendre cette décision. “Vous avez bien lu. C’est pour quand il y a le marché aux cèpes. Ici, le marché aux cèpes est géré par la mairie ; ici, si on avait un garde champêtre ou un conseiller municipal ils pourraient s’en occuper, confie-t-il à La Dépêche du Midi. Mais on n’en a pas et il faut bien que quelqu’un s’en occupe, gérer l’ouverture, l’entrée, vérifier que tous les vendeurs sont bien propriétaires de bois… Vous savez, dans les petites communes comme les nôtres, il faut savoir tout faire.”
Si l’annonce peut prêter à sourire, elle est toutefois très sérieuse, surtout quand on sait l’investissement que cela représente pour les élus locaux. En règle générale, “ce sont souvent les conseillers qui prennent sur leur temps pour gérer ce genre de choses”. Reste que le village se heurte depuis plusieurs années à une réalité environnementale des plus inquiétantes. Les cèpes, dans le village et ses alentours, se font de plus en plus rares.
“Cela fait un petit moment que nous n’en avons pas pour ouvrir le marché. Ces jours-ci certains en ont trouvé de quoi faire une petite cuisinée mais pas de quoi ouvrir le marché”, regrette le maire Francis Delmas.
Alors que la saison des cèpes approche (à partir de mi-août dans la région), le maire se veut philosophe… et fataliste. S’il n’y a pas de cèpes ? “Eh bien la commission ne servira à rien. C’est la météo qui a la réponse et pas le maire de Vaïssac ou le président de la République”, rétorque-t-il dans un sourire.