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Quelle est la différence entre un psychiatre, un psychologue, un psychanalyste et un psychothérapeute ?

Fini la barbarie

Quelle est la différence entre un psychiatre, un psychologue, un psychanalyste et un psychothérapeute ?

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Par Konbini

Publié le

À lire avant de toquer à la porte d’un cabinet.

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Tu n’as jamais bien capté la différence entre un psychiatre, un psychologue, un psychanalyste et un psychothérapeute ? C’est normal, c’est un sujet compliqué. Toute la complexité réside dans le fait ces quatre types de psys font parfois un travail similaire, parfois un travail totalement différent. Et donc, on va tout déplier.

Cet article est tiré d’une vidéo qui explique cette différence avec des M. Patate (!), d’où l’image de couverture un peu burlesque de cet article. Si vous souhaitez la regarder, elle est ici.

#1. Le psychiatre

C’est un médecin spécialisé en psychiatrie qui a fait dix ans d’étude. Il prévient, diagnostique et soigne les maladies mentales. C’est le seul des différents psys à pouvoir prescrire des médicaments, si besoin. Que ce soit en cabinet, dans une clinique privée ou à l’hôpital public, les séances sont prises en charge par la Sécurité sociale. En cabinet ou en clinique privée, s’il y a un dépassement d’honoraires, comme pour tout médecin, la mutuelle peut compléter.

Si vous allez voir un psychiatre en cabinet, cela coûtera minimum 46,70 euros et la Sécu remboursera 70 % de la séance. Mais de nombreux psychiatres pratiquent des dépassements, les tarifs peuvent doubler ou tripler.

#2. Le psychologue

Le psychologue est un professionnel qui possède un master 2 en psychologie, il a fait cinq années d’études. Il n’est pas un médecin et ne peut donc pas prescrire de médicaments. En France, la plupart des consultations effectuées en libéral ne sont pas remboursées par l’assurance maladie. Certaines peuvent l’être, par le dispositif MonParcoursPsy (avec beaucoup de bémols) ou par certaines mutuelles.

Comme pour le psychiatre, les séances peuvent démarrer à 40 euros, certains praticiens peuvent demander beaucoup plus.

#3. Le psychanalyste

Le psychanalyste est un professionnel utilisant la méthode fondée par Sigmund Freud il y a 100 ans. Contrairement au psychiatre et au psychologue, il ne possède pas de diplôme d’État. Pour le devenir, il suffit d’avoir suivi une formation théorique et, surtout, d’avoir fait soi-même une analyse qui aura duré de longues années.

Mais, plot twist, la plupart des psychanalystes en France sont des psychiatres ou des psychologues. Donc ils ont un diplôme d’État.

Comme pour le psychiatre et le psychologue, les séances peuvent démarrer à 50 euros et largement augmenter selon les praticiens. Seules les séances de psychanalyse effectuées par des psychiatres peuvent être remboursées, il faudra se mettre d’accord avec le médecin.

Gardez en tête que beaucoup de psys consentent à adapter leurs tarifs selon les moyens du patient.

Psychiatre, psychologue ou psychanalyste ?

Attention, on arrive dans la partie la plus costaud de l’article, accrochez-vous !

Quand on souffre d’un trouble psychique (comme la dépression sévère, le trouble bipolaire ou la schizophrénie, pour citer les plus connus), un détour chez le psychiatre est nécessaire. Seul lui peut poser un diagnostic.

Cela étant dit, le psychiatre peut aussi proposer ce qu’on appelle une psychothérapie, c’est-à-dire des séances basées sur l’écoute ou la parole sur le court, moyen ou long terme.

Comme le psychiatre, le psychologue va, lui aussi, proposer une psychothérapie avec des séances basées sur l’écoute ou la parole.

Mais alors, qui je vais voir si j’ai besoin d’une psychothérapie ? Un psychologue ou un psychiatre ? En pratique, c’est souvent le mode de remboursement, la disponibilité, le bouche à oreille ou une préférence personnelle qui vont orienter vers l’un ou vers l’autre.

Sachant que certains psychologues peuvent renvoyer vers un psychiatre s’ils détectent des troubles psychiques et que certains psychiatres peuvent renvoyer vers des psychologues quand ils préfèrent concentrer leur activité sur les traitements des troubles psychiques de leurs patients.

Oui, on vous avait dit, c’est compliqué.

Quant à la psychanalyse, c’est aussi une démarche basée sur l’écoute et la parole, mais elle va durer des années pour pouvoir résoudre ses conflits intérieurs et apprendre à se connaître en profondeur. Dans la psychanalyse pure, le patient est allongé sur un divan, le psychanalyste se trouve derrière et il parle peu.

Et les psychothérapeutes alors ?

Le psychothérapeute est aussi un titre réglementé. Au sens large, c’est celui qui exerce la psychothérapie, c’est-à-dire qu’il utilise la parole pour soigner. On peut donc être psychologue-psychothérapeute, psychiatre-psychothérapeute, et les psychanalystes sont aussi des psychothérapeutes.

Mais, parce que ce serait trop facile sinon, il y a une dernière subtilité. Après, promis, c’est fini.

L’approche psychanalytique considère notamment qu’il faudra des années pour résoudre ses conflits intérieurs. Mais il existe d’autres approches répandues, comme les thérapies cognitivo-comportementales, beaucoup plus pragmatiques, aussi pratiquées par les psychiatres et les psychologues. L’important, c’est que chacun trouve un psychothérapeute et une psychothérapie adaptés.

Et le reste ?

Pour d’autres types de psys, comme les psychopraticiens, il n’y a pas de règlement officiel : il est donc possible de s’autoproclamer sans justifier d’étude ni de formation. Ce qui peut être problématique.

Disclaimer de fin : beaucoup de subtilités n’ont pas pu être abordées dans cet article au risque d’embrouiller encore plus tout le monde (les remboursements, les présupposés théoriques de la psychanalyse, les médicaments, etc.)

Si vous avez des questions, n’hésitez pas à les poser à un psychothérapeute !