9 vidéos pour comprendre et combattre le cyber-harcèlement

9 vidéos pour comprendre et combattre le cyber-harcèlement

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Par Marie Misset

Publié le , modifié le

Safer Internet Day : si Konbini s’engage contre le cyber-harcèlement, c’est parce qu’en tant que média en ligne, le sujet nous concerne de près.

Le cyber-harcèlement concerne nos invités, que l’on doit protéger ; nos journalistes, qui sont parfois pris à partie sur des sujets qui ne devraient jamais provoquer des menaces de mort et plus si affinités ; il concerne aussi nos community managers, qui filtrent quotidiennement la haine et surtout notre audience, exposée à cette violence devenue habituelle. Le cyber-harcèlement touche non seulement ses victimes, mais aussi la société tout entière qui s’habitue peu à peu à ces déferlantes de haine pour des motifs aussi absurdes que variés.

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Des community managers nous racontent leur quotidien

Pour la première fois, nous avons réuni les community managers d’une dizaine de médias pour qu’ils témoignent de la banalisation de ces pratiques et du travail que cela leur demande chaque jour :

CM vs modération dans les médias

Maxime Haes et les conséquences à long terme du cyber-harcèlement

Le cyber-harcèlement est un fléau qui a des conséquences parfois dramatiques. Les tragédies qu’il provoque font régulièrement la une. Maxime Haes, le porte-parole de SOS homophobie, qui a vécu des campagnes de cyber-harcèlement très intenses, nous explique que les conséquences sur le mental de ceux qui les vivent sont durables.

Maxime Haes, porte-parole de SOS homophobie

Lola Dubini : le cyber-harcèlement n’a rien de virtuel

Le cyber-harcèlement est souvent un miroir et une amplification des discriminations que vivent déjà de nombreuses personnes dans la vie. Lola Dubini, artiste qui en a fait les frais, explique très bien comment les insultes, les commentaires sur son physique, amènent parfois à vouloir tout simplement disparaître.

Le témoignage de Lola Dubini

Les proches aussi deviennent des victimes

L’onde de choc du cyber-harcèlement dépasse largement ceux qui en sont victimes. Les associations qui se mobilisent sur le sujet sont souvent portées par les proches d’anciennes victimes. La mère de Bilal Hassani, qui a vu son enfant se faire cyber-harceler par des milliers de personnes, témoigne de la douleur que ça peut être pour une mère et de l’impuissance qu’on peut ressentir quand on ne peut pas protéger son enfant de la violence et de la haine.

Le témoignage d’Amina Frühauf, la mère de Bilal Hassani

Ce dont ne se rendent peut-être pas compte ceux qui prennent du temps pour commenter un physique ou une orientation sexuelle, c’est qu’ils ne blessent pas seulement les personnes concernées, qui, en devenant des personnages publics, se sont parfois armées contre ces remarques, mais aussi tous ceux qui s’identifient à elles. Les commentaires grossophobes, homophobes et racistes sont aussi lus et intégrés par tous ceux qui les lisent.

N’importe qui peut être cyber-harcelé, pour n’importe quelle raison

Cette violence est tellement intégrée, qu’elle prend des proportions parfois complètement absurdes, comme le raconte Alizé Cornet, systématiquement insultée quand elle perd des matches sur lesquels des gens ont parié.

Le témoignage d’Alizé Cornet

C’est un exemple tout à fait concret de la déshumanisation et de la banalisation de l’insulte qui est en train de s’opérer. Quand il est habituel de voir des messages hyperviolents s’afficher, qu’on est anonyme et que les messages se multiplient, les responsabilités individuelles s’effacent.

Le cyber-harcèlement est une onde de choc

L’onde de choc du cyber-harcèlement affecte alors la société tout entière, elle empêche certains dialogues, elle intimide et fait peur à celles et ceux qui voudraient s’engager sur certains sujets, prendre publiquement parti.

Dans cette vidéo, Alice Coffin explique bien comment le cyber-harcèlement est une arme politique, qui écrase les discours et les pensées complexes.

Alice Coffin : le cyber-harcèlement est une arme politique

Quand les militants ne peuvent plus s’exprimer sans recevoir des milliers d’insultes, ils ne sont pas les seuls à être victimes du cyber-harcèlement, on l’est tous : parce que le débat public perd en intelligence, en écoute de l’autre, il perd en qualité. Le cyber-harcèlement et la polarisation des débats vont de pair et la démocratie en souffre directement.

Mais certain·e·s se protègent et protègent les autres

Heureusement, des solutions se mettent en place. Quand des gameuses peuvent trouver des applications qui leur permettent de jouer sereinement, sans que le genre soit un sujet, on est tous un peu gagnant.

Le Gaming Squad

Quand une artiste utilise les insultes grossophobes qu’elle reçoit pour créer davantage et les retourner contre les autres, elle ouvre une perspective à ceux qui souffrent de la même chose : la possibilité de sortir de l’impuissance.

Le témoignage de Haley Morris

Et depuis plus de quinze ans, l’Association e-Enfance s’est donné pour mission de protéger les mineurs sur Internet. Devant la recrudescence et la multiplication des formes de cyber-harcèlement, ils ont mis en place un numéro vert devenu numéro national, le 3018, qui permet à tous ceux qui en ont besoin d’obtenir de l’aide, facilement et immédiatement.

Clothilde et Taïssi, répondantes du 3018

Mais ces initiatives, aussi précieuses soient-elles, viennent quand le mal est déjà fait. La seule façon de prévenir efficacement le cyber-harcèlement, c’est de le raconter, de mettre des humains et leur souffrance en avant, de dire que chaque retweet et chaque commentaire, quand ils viennent s’ajouter à 1 000 autres retweets et 1 000 autres commentaires, ont leur part de responsabilité. Le seul moyen de faire comprendre les dangers du cyber-harcèlement, c’est de montrer à notre audience ses conséquences dans la vraie vie.

C’est ce que nous nous employons à faire à Konbini avec cette semaine d’engagement contre le cyber-harcèlement.

Notre kit de survie face au cyber-harcèlement