#MeToo.
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© National Geographic / © ABCTV
Voilà plus d’un an que l’affaire Weinstein a fait naître le mouvement mondial #MeToo, qui a libéré la parole des femmes sur les innombrables comportements inappropriés des hommes à l’égard de leurs collègues féminines. À Hollywood, des actrices ont ainsi mis en cause nombre de stars masculines, dans des témoignages allant de propos déplacés à du harcèlement et agressions sexuels, et viols. Et ce n’est pas fini. Alors qu’on apprenait la semaine dernière comment Eliza Dushku s’est fait évincer de la série Bull après avoir dénoncé le comportement obscène de son collègue masculin, Michael Weatherly, c’est aujourd’hui Yael Stone qui prend la parole.
Dans une interview menée par la chaîne ABC, l’interprète de Lorna dans la série Orange Is the New Black revient sur plusieurs incidents survenus alors qu’elle donnait la réplique à l’acteur Geoffrey Rush dans la pièce théâtrale Journal d’un fou en 2010 et 2011, en Australie (les deux acteurs en étant originaires). Elle l’accuse en effet de lui avoir envoyé des textos à connotation sexuelle, de l’avoir observée avec un miroir alors qu’elle se douchait dans les loges (ils partageaient alors un vestiaire avec douches adjacentes), d’avoir tenté d’engager une intimité gênante dans ces loges, de lui avoir touché le bas du dos de façon sensuelle et appuyée ou encore d’avoir dansé nu devant elle. Le tout sans son consentement, évidemment.
“Je me souviens avoir levé les yeux et remarqué qu’il y avait un petit miroir grossissant au-dessus de la cloison entre les douches et qu’il l’utilisait pour regarder mon corps nu. Je crois que cela était voulu dans une intention ludique mais ce que j’ai ressenti, c’est qu’il n’y avait nulle part où me sentir en sécurité et non observée.”
Rappelons qu’en 2010, Yael Stone était âgée de 25 ans et au début de sa carrière, quand Geoffrey Rush, oscarisé et détenteur de deux Golden Globes, avait lui 59 ans au moment des faits qui lui sont reprochés. “Je me retrouvais dans une situation très délicate où je devais gérer ces moments très inconfortables mais sans l’offenser. Il n’y avait aucune partie de mon cerveau qui envisageait de parler à qui que ce soit de cela, de quelque manière que ce soit. C’était une énorme star. […] Qu’allaient-ils faire ? Virer Geoffrey et me garder ?”
Pourquoi avoir attendu toutes ces années avant de parler sera bien entendu la première question à laquelle l’actrice va faire face après ces révélations. Et elle y répond dans l’interview : “Quand les femmes osent prendre la parole pour dénoncer ce genre de comportements, généralement, leur carrière en souffre, explique l’actrice, qui avait peur de dire sa vérité sur “un trésor national” en Australie, comme l’explique aussi très bien cet article détaillé du New York Times.
Geoffrey Rush a nié ses accusations dans un communiqué de presse les qualifiant “d’incorrectes et sorties de leur contexte”. Il ajoute : “Toutefois, Yael a clairement été bouleversée par l’enthousiasme fougueux dans lequel je travaille. Je regrette sincèrement et profondément si je lui ai causé une souffrance. Cela n’a certainement jamais été mon intention.”
L’acteur avait déjà été mis en cause par une femme, Eryn Jean, qui l’accuse de lui avoir délibérément touché les seins durant une représentation du Roi Lear en 2015.