Les 10 meilleures séries de zombies de l’histoire du petit écran

Les 10 meilleures séries de zombies de l’histoire du petit écran

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Ⓒ Netflix/AMC/BBC Three

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Par Adrien Delage

Publié le

De La Quatrième Dimension à Kingdom en passant inévitablement par The Walking Dead et iZombie.

La Quatrième Dimension (1964)

Ⓒ CBS

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Pour beaucoup, la série de zombies découle du genre cinématographique, dont les films pionniers de George A. Romero, Sam Raimi ou encore Danny Boyle. Et pourtant, quelques années avant L’Invasion des morts-vivants ou La Nuit des morts-vivants, Rod Serling, le créateur de La Quatrième Dimension, avait profité de l’ultime saison de son anthologie pour exploiter le zombie. Le scénariste américain fut d’ailleurs l’un des premiers à s’éloigner de la mythologie vaudoue, diabolisée dans les années 1920 via les histoires de résurrection des morts.

Dans l’épisode “Mr. Garrity and the Graves” de la saison 5, un fieffé escroc se rend dans la ville d’Happiness, en Arizona. Il se vante d’avoir le don de ramener les cadavres à la vie, en échange d’une somme exorbitante. Pour convaincre ses clients, pardon, ses victimes crédules, il fait d’abord semblant de sauver un chien (qui sait en réalité jouer le mort) puis utilise une illusion composée de fumée et de miroirs pour faire croire aux habitants qu’une invasion de zombies est en cours dans leur ville. Paniqués, les citoyens finiront par le payer pour ne pas ressusciter leurs proches. L’ironie de la Quatrième Dimension avait toujours autant de mordant en 1964.

Taux de crânes osseux : 💀💀💀💀

La nouvelle version de La Quatrième Dimension par Jordan Peele arrive dès le 10 octobre et en intégralité sur MyCanal.

Dead Set (2008)

Ⓒ E4

Et si l’invasion d’un plateau de téléréalité en plein tournage par des zombies faisait une bonne série ? C’est la question que s’est posée Charlie Brooker, le créateur de Black Mirror, quelques années avant de triompher avec son anthologie d’anticipation. Il y a répondu avec une œuvre confidentielle (bien que diffusée en France en 2009 sur l’ancêtre de Ciné+) mais pertinente, vue comme une métaphore sur la zombification de l’industrie du divertissement et des médias de masse.

Dead Set se déroule dans les coulisses de Big Brother, une émission télévisée type Secret Story. Des candidats sont enfermés dans une maison luxueuse pour redoubler de coups bas et de drama afin de faire grimper l’audience, sachant qu’un participant est éliminé chaque semaine. Un soir de prime time, la diffusion est perturbée par de violentes émeutes qui éclatent dans les quatre coins du Royaume-Uni. Isolé du reste du monde, le crew de Big Brother ne se doute pas que les zombies se multiplient et qu’ils s’apprêtent à prendre d’assaut leur foyer temporaire.

Taux de crânes osseux : 💀💀💀

Pour le moment, l’unique saison de Dead Set est inédite en France.

The Walking Dead (2010-)

Ⓒ AMC

Impossible d’établir un top des séries de zombies sans citer la plus populaire et importante œuvre moderne du genre. The Walking Dead, adaptée des comics de Robert Kirkman, Tony Moore puis Charlie Adlard, est arrivée comme un raz-de-marée à la télévision américaine puis internationale, prenant la relève des antihéros mafieux qu’étaient Tony Soprano, Don Draper et Walter White. Après neuf saisons passées sur les écrans, la situation a un peu évolué, si bien que la série est régulièrement décriée, moquée voire conspuée par ses détracteurs et ses anciens fans lassés des histoires de Rick et compagnie.

Pourtant, il faut bien comprendre que l’impact de The Walking Dead sur le paysage télévisuel est saisissant. Au même titre que Game of Thrones, elle a montré au monde entier combien le petit écran pouvait être aussi ambitieux et pérenne que le septième art. Plus que jamais un soap zombiesque, le show a vu défiler une galerie de personnages impressionnante, des méchants traumatisants, des twists légendaires, aussi bien dans l’arnaque d’un Glenn caché sous une poubelle que dans le choc d’une comptine “am, stram, gram” macabre, et une introspection sur les questions de survie incomparable. The Walking Dead est peut-être morte pour une grande partie du public, mais elle reste l’œuvre zombiesque la plus importante du siècle et une grande saga épisodique.

Taux de crânes osseux : 💀💀💀💀

Les huit premières saisons de The Walking Dead sont disponibles en intégralité sur Netflix.

In the Flesh (2013-2014)

Ⓒ BBC Three

Toujours avide d’originalité, la télévision britannique frappait fort en 2013 avec In the Flesh, une série de zombies pas comme les autres diffusée sur BBC Three. Le show dresse le portrait d’une petite ville du Lancashire, quelques années après une épidémie zombies qui a ravagé l’humanité. Certains d’entre eux ont survécu, tandis que d’autres se sont relevés dans une forme hybride, ou atteint par ce qu’on appelle la “souffrance du syndrome de mort partielle”. Kieren, un adolescent de 18 ans touché par la SSMP, tente tant bien que mal de se réinsérer dans la société, avec sa lentille de contact illusoire, son corps putréfié et ses traumas profondément ancrés dans son esprit.

In the Flesh est un étrange mais fascinant mix entre post-apo et coming-of-age, accompagné d’une critique poignante de l’ostracisme et la discrimination en milieu pastoral. Le scénariste Dominic Mitchell (passé par Westworld depuis) propose ici une façon très contemporaine de traiter le genre du zombie, loin des clichés liés à la surconsommation et l’endoctrinement de masse. Une série très courte mais surprenante et émouvante, qui parvient à donner un cœur et un cerveau à un cadavre.

Taux de crânes osseux : 💀💀💀💀

Les deux saisons d’In the Flesh sont disponibles en intégralité sur Amazon Prime Video.

Helix (2014-2015)

Ⓒ Syfy

Après le reboot de Battlestar Galactica et son spin-off Caprica, Ronald D. Moore s’en est allé produire une série sans prétention sur Syfy. Décrite comme un dark thriller, Helix annonçait un pitch prometteur : des chercheurs envoyés dans une base de l’Arctique enquêtent sur une étrange maladie qui frappe la région. Sans trop en douter, il s’agit bien sûr d’une épidémie zombie sur le point de se propager. La particularité de ce fléau est de contaminer la double-hélice de l’ADN humain, d’où le titre Helix, et de rendre ses victimes violentes, imprévisibles et hautement contagieuses.

Annulée au bout de deux saisons, la série de Cameron Porsandeh fut pourtant l’une des premières à étudier le zombie d’un point de vue génétique. En effet, les scientifiques vont découvrir que ce virus est loin d’être surnaturel, mais bien la conséquence de l’homme, qui cherche à faire de ces morts-vivants de véritables armes biologiques. Malgré des défauts visuels et financiers évidents, Helix était ponctuée par des idées narratives très originales dont son traitement des flash-back, qui apparaissent sous forme d’hallucination après la contamination des personnages.

Taux de crânes osseux : 💀💀

Pour le moment, les deux saisons d’Helix sont inédites en France.

Ash vs. Evil Dead (2015-2018)

Ⓒ Starz

Quelques années avant l’avènement du recyclage télévisuel, Sam Raimi sentit l’opportunité de ramener à la vie la franchise qui l’a fait connaître au cinéma. En faisant de nouveau appel au boucher Ash Williams, c’est tout un univers horrifico-comique culte qui a été invoqué. L’histoire se déroule 30 ans après les événements de la trilogie Evil Dead. Ash a pris sa retraite et s’inflige des murges comme jamais. Ivre mort un soir de trop, il fait l’erreur de lire le Nécronomicon et réveille les forces démoniaques appelées les Cadavéreux, bien décidés à se venger de l’humanité.

Ash vs. Evil Dead n’est pas à mettre devant tous les yeux. La série est graphiquement très violente, malgré l’humour noir et potache qui jalonne les épisodes. Bruce Campbell, antihéros redneck et bourrin des 80’s, reprend son rôle dans la série, qui aurait dû être un quatrième film, sous les insistances de Raimi. Pour les fans, le show est un cadeau béni par Prix-bas, qui propose une œuvre aussi barrée, gore et téméraire que la trilogie originelle. Les zombies n’ont jamais été aussi malmenés qu’entre la tronçonneuse et le Remington calibre 12 d’Ash Williams.

Taux de crânes osseux : 💀💀💀

Les trois saisons d’Ash vs. Evil Dead sont disponibles en intégralité sur Netflix.

iZombie (2015-2019)

Ⓒ The CW

The Walking Dead n’est pas le seul comics de zombies adapté sur le petit écran. La BD de Chris Roberson et Mike Allred a pris vie en 2015, portée par Rose McIver. L’actrice incarne le rôle principal, Olivia Moore, une étudiante en médecine confrontée à un sacré problème : elle s’est transformée en zombie à la suite d’une soirée cauchemardesque. Désormais, elle doit se nourrir de cerveaux humains pour apaiser sa faim et profite de son poste de médecin légiste pour dissimuler son secret.

iZombie est un sacré mélange des genres, qui convoque l’horreur et la comédie en passant par le polar et le soap. On y trouve également un aspect super-héroïque, puisque Liv a le pouvoir d’ingérer les capacités physiques et mentales de ses casse-croûte. La plupart du temps, elle met ce don au service de la police pour l’aider à résoudre des crimes. En bref, voilà une série de zombies rafraîchissante, satirique, simple mais pas basique qui s’est achevée en août dernier et mérite qu’on y lâche un croc.

Taux de crânes osseux : 💀💀💀

Les trois premières saisons d’iZombie sont disponibles en intégralité sur Netflix.

Santa Clarita Diet (2017-2019)

© Netflix

Probable héritier de Shaun of the Dead et Bienvenue à Zombieland, Santa Clarita Diet a conquis de nombreux abonnés Netflix grâce à son humour crado et décapant. La série de Victor Fresco est un parti pris comique sur le genre du zombie, qui explore le syndrome de Narcisse et le drame familial avec une certaine fraîcheur. Santa Clarita Diet repose également sur ses deux stars, Drew Barrymore et Timothy Olyphant, qui forment l’un des couples les plus déjantés et attachants de la décennie sérielle.

Le tandem incarne Sheila et Joel Hammond, deux agents immobiliers californiens issus de la middle class américaine. Alors qu’ils progressent sur leur petit bout de chemin, leur idylle se retrouve bouleversée lorsque Sheila meurt puis se réveille avec une faim de chair fraîche insatiable. Fidèle et fou amoureux de sa bien-aimée, Joel décide de l’aider à surmonter ce handicap en lui trouvant ses victimes avant de les faire disparaître. Le couple s’embarque alors dans une aventure over-the-top, ponctuée par un humour morbide et une alchimie de tous les instants entre les deux acteurs.

Taux de crânes osseux :💀💀💀

Les trois saisons de Santa Clarita Diet sont disponibles en intégralité sur Netflix.

Kingdom (2019-)

© Netflix

Le sageuk, ou drame historique en sud-coréen, est un genre à part entière du cinéma asiatique. Il englobe les films et séries en costumes qui se déroulent pendant la longue période Joseon, entre la fin du XIVe et le début du XXe siècle. C’est un format atypique, qui a fusionné avec la série de zombies pour Kingdom, une œuvre assez magistrale mise en ligne sur Netflix en janvier dernier. Le réalisateur Kim Seong-hoon (Tunnel) est parvenu à trouver une osmose entre la théâtralité du sageuk et l’horreur insufflée par une invasion de morts-vivants.

L’histoire de Kingdom débute par une attaque de zombies sur un hospice, qui laisse l’endroit dévasté et ensanglanté. Le peuple, abandonné par ses nobles et son souverain, est livré à lui-même pour survivre. En vérité, les sujets ne se doutent pas que leur roi, étrangement très discret depuis que les morts se réveillent, a contracté le virus et s’est transformé en zombie. Avec ses propres codes mythologiques (des zombies rapides qui reprennent vie à la nuit tombée), sa photo désaturée à couper le souffle et ses scènes d’action dantesques, Kingdom a clairement relancé le game du genre, en plus de proposer un point de vue fascinant sur le népotisme et les inégalités de classes sociales.

Taux de crânes osseux : 💀💀💀💀💀

La première saison de Kingdom est disponible en intégralité sur Netflix.

Black Summer (2019-)

Ⓒ Netflix

Vendu comme un prequel de Z Nation, Black Summer n’a finalement pas grand-chose à voir avec son aîné. Hormis la présence du scénaristeKarl Schaefer à leur tête, les deux séries sont radicalement différentes. Black Summer a troqué l’humour et l’univers post-apocalyptique futuriste pour une société au bord de l’effondrement après le début d’une épidémie zombies. C’est grâce à son style sobre, avec des couleurs naturelles et grisantes, et un penchant pour la mise en scène en plan-séquence que le show de Netflix marque son originalité.

Le pitch, assez classique, rassemble un groupe de personnages autour de Rose, une mère esseulée qui cherche sa fille disparue au beau milieu de la fin du monde. Si la narration et la qualité d’interprétation ne sont pas les meilleurs atouts de Black Summer, la série trouve tout de même une forme de singularité. Sa réalisation brute et réaliste la rend lancinante, d’autant plus que les scènes de silence sont nombreuses et insufflent une sensation anxiogène constante. Une œuvre irrégulière, mais finalement tellement à part qu’on la prendrait presque pour une vision d’auteur sur le genre du zombie.

Taux de crânes osseux :💀💀

La première saison de Black Summer est disponible en intégralité sur Netflix.