The 100 ne revient pas en forme olympique, mais réserve quand même des scènes méritant d’être soulignées.
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Du sang, des larmes et la menace pesante d’un nouvel holocauste nucléaire : bienvenue dans la nouvelle routine assurément déprimante de The 100. Bien que Clarke soit parvenue à éradiquer ALIE une bonne fois pour toutes (on l’espère), paix et amour ne sont clairement pas les mots d’ordre à Polis. Pour son épisode de retour, la série post-apocalyptique (voire pré-apocalyptique ?) reprend exactement là où le season finale précédent nous avait abandonnés. Autrement dit, dans un désespoir total.
L’intelligence artificielle vaincue et la Cité des Lumières anéantie, il reste encore beaucoup de travail sur la planche pour l’ensemble des survivants. Malheureusement, aucune cellule de crise ne leur sera proposée. À la place, la guerre continue. Avec Ontari décédée (mais si, souvenez-nous, la précédente Heda qui s’était pris un violent coup dans le crâne), le peuple de Polis se retrouve sans leader, complètement livré à lui-même. L’occasion rêvée pour Azgeda de renverser l’ordre établi et s’approprier le pouvoir.
La Nation des Glaces est menée par Echo, ce personnage complètement oublié avec qui Bellamy avait sympathisé tandis qu’il servait de cobaye au Mont Weather. La jeune femme se sent pousser des ailes et s’octroie le poste de reine intérimaire, Roan étant trop mal en point après s’être pris une balle dans la poitrine. Nous qui pensions que rien ne pouvait traverser ces pecs musclés !
Alors qu’Echo s’apprête à flanquer un coup de machette dans le joli minois de Clarke, Roan se réveille à point nommé. Tandis qu’elles sont emprisonnées le temps qu’Azgeda décide quoi faire d’elles, Clarke et Abby ont l’une des meilleures scènes de l’épisode. Visiblement épuisée (le poids du monde sur ses épaules, tout ça tout ça), l’héroïne de The 100 éclate en sanglots. “Je l’aimais”, confie-t-elle à sa mère, faisant référence à la défunte Lexa dont la mort avait fait polémique l’an passé.
Constamment préoccupée par les soucis de son peuple, Clarke n’a pas eu le temps de faire son deuil. En détruisant la Cité des Lumières, elle a aussi fait ses adieux à sa bien-aimée. Un mal pour un bien. Et pourtant, tourner la page ne sera pas chose facile. C’est aussi en ça que The 100 puise sa force, soit sa faculté à ne pas oublier ses morts et l’impact qu’ils ont sur les vivants.
Dans cette perspective, Octavia est un excellent exemple. Depuis l’exécution de Lincoln, la sœur de Bellamy n’est plus la même. Ne nous méprenons pas, elle est tout aussi badass que dans les précédentes saisons. Guidée par sa soif de vengeance sur Pike, elle restait efficace et obstinée. Maintenant qu’elle l’a abattu, quelle direction peut-elle prendre ? Dans les scènes de groupe, Octavia tue avec davantage de facilité et semble perdre graduellement de son humanité. À en croire les producteurs du show, sa descente aux enfers ne fait que commencer.
Naturellement, parlons de Jasper, aka le personnage le plus tragique de The 100. De sidekick déconneur à écorché vif, son évolution continue de surprendre. Depuis la perte de Maya à la saison 2, Jasper n’est plus que l’ombre de lui-même, errant sans but avec des gens qu’il ne reconnaît plus. La Cité des Lumières représentait un échappatoire au réel, l’opportunité de faire taire ses démons et d’étouffer sa peine. Or, cet exutoire lui a été enlevé.
Pour la première fois, il contemple la mort, gâchette contre la gorge. Heureusement, il ne va pas jusqu’au bout de l’acte, mais sa détermination était déconcertante. Là où ses pairs continuent de se bastonner et de s’adonner à des guerres civiles interminables, Jasper baisse les bras et se résigne. C’est l’un des rares personnages de la série à opter pour un tel lâcher-prise et hériter d’un développement irrémédiablement humain. Sa réaction incrédule lorsqu’il apprend que la fin du monde est proche laisse peu de place au doute : la libération est imminente pour Jasper.
En parallèle, The 100 joue la carte de l’éternel recommencement en incombant à Clarke la responsabilité d’avertir ou non ses pairs de la crise nucléaire à venir. Un tournant scénaristique particulièrement intéressant quand on se souvient que c’est ce type de décision qui a conduit à la mort de son père. Une fois de plus, Wanheda a toutes les cartes en main.
Pour son come-back inespéré, le teen show dystopique de la CW effectue un retour aux sources et pose (un peu trop) doucement les enjeux de la saison. À savoir, empêcher la destruction de la planète, rien que ça. Il n’y a plus qu’à croiser les doigts pour que la série n’offre pas que du réchauffé et ose les prises de risques. La scène finale laisse présager le pire pour les personnages (et le meilleur pour nous, ça va de soi).