The 100 se la joue Hunger Games et nous offre l’épisode le plus badass de la saison

The 100 se la joue Hunger Games et nous offre l’épisode le plus badass de la saison

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Par Delphine Rivet

Publié le

Avec ses enjeux simples et son intrigue efficace, l’épisode 10 de la saison 4 nous sert une bonne dose d’action qui manquait cruellement. Attention, spoilers !

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En quatre saison, The 100 s’est un peu perdue en route, noyée dans un univers beaucoup trop riche pour ses frêles épaules. Le dernier épisode en date, intitulé “Die All, Die Merrily” revient aux fondamentaux de la série – la survie, pure et simple – et retrouve l’énergie des débuts. Cerise sur le gâteau, Octavia, la guerrière, s’impose de plus en plus comme un meneuse davantage humaine que Clarke, éprouvée par toutes les terribles décisions qu’elle a dû prendre jusqu’ici.

La force de cet épisode, ce sont ses enjeux d’une simplicité élémentaire : pour décider qui aura le droit de se réfugier dans le bunker quand la vague radioactive s’abattra sur eux, plutôt que de se lancer dans une guerre, les clans envoient chacun un champion dans l’arène qu’est désormais Polis. Le dernier ou la dernière debout permettra à son peuple de survivre. Roan, Roi d’Azgeda, se battra pour Ice Nation ; Ilian, pour Trishanakru ; Octavia, pour Skaikru ; et, à la surprise générale, Luna, la dernière des Floukru, revendique le droit de se battre… pour que toute l’humanité périsse. L’ex-leader pacifiste a carrément viré génocidaire en l’espace de quelques jours. Une incohérence que l’écriture ne prendra pas trop le temps de justifier, mais qui aura au moins le mérite de faire entrer dans l’arène une combattante digne de la regrettée Lexa.

L’heure est venue pour les gladiateurs de s’affronter dans le décor très Mad Max de Polis. On aurait pu parier qu’Octavia, toujours rongée par la colère et avec de grosses tendances suicidaires, se jetterait tête baissée dans ce massacre organisé. Première bonne surprise de l’épisode, l’apprentie d’Indra va suivre les conseils prodigués par sa mentor (“Ne te bats pas avec agressivité. Ne révèle pas ton prochain coup pendant que tu frappes”), et ceux de son frère.

Bellamy, évidemment très inquiet pour sa sœur, mais aussi soucieux de voir son peuple survivre, lui rappelle la fille qu’elle était sur l’Arche : une enfant clandestine qui se cachait dans une trappe dans le sol. Avec Kane, ils suggèrent qu’Octavia reste tapie dans l’ombre, laissant ainsi les autres guerriers s’entretuer, et que, seulement à la fin, elle remporte l’ultime combat. La jeune femme se laisse facilement convaincre et c’est alors qu’on réalise qu’elle entre dans une nouvelle phase de son deuil : l’acceptation. Octavia, à ce stade, fait montre de maturité et de sagesse. Une impression qu’elle confirmera à la toute fin.

Les Hunger Games sauce Polis vont bon train. Les combats sont rythmés, même si la série n’a jamais brillé dans la réalisation de ses scènes d’action. Le visionnage devient pénible tant la caméra est incapable de se poser pour capturer des bastons pourtant impressionnantes. Résultat : une grande part de fun s’évapore à cause du mal de mer causé par ces prises de vue. Mais puisqu’on n’allait tout de même pas laisser Octavia les bras ballants en attendant que ça passe, l’intrigue la place dans l’obligation de se battre… mais pas toute seule.

Au côté d’Ilian d’abord, dont elle commençait à devenir proche mais qui se fait tuer sur le champ de bataille. Ça, c’était pour l’émotion. Et puis, elle noue une alliance impromptue avec Roan pour se débarrasser de Luna. Lui aussi finit par périr. Dommage, c’était un des personnages les plus intéressants de ces deux dernières saisons. Mais sur un plan purement scénaristique, sa mort est non seulement justifiée, mais elle est aussi surprenante et va permettre de rebattre les cartes pour la suite (ce qui est toujours une bonne chose).

Si Octavia sort vainqueur du jeu de massacre, ce n’est pas tant parce qu’elle était la guerrière la plus impitoyable, même si ces capacités au combat ne sont pas remises en question (Bellamy finit d’ailleurs par l’admettre : elle est redoutable). Non, si elle a su s’imposer, c’est parce qu’elle l’a jouée stratège. Et ça, c’est assez inédit pour elle.

Depuis longtemps déjà, Octavia avait le sentiment de ne pas vraiment appartenir à Skaikru (le régime en place sur l’Arche condamnait son existence même), et a tenté de devenir Trikru, avec plus ou moins de succès. Avant d’entrer dans l’arène, pourtant, Indra lui fait comprendre, à sa façon, qu’elle la considère comme sa fille. Et on se demande, à cet instant précis, et jusqu’à la fin de la joute, pour qui Octavia se bat. La réponse collera des frissons à tout le monde : pour l’humanité.

Un acte de bravoure et de sagesse qui met au tapis la domination de Clarke. Car en parallèle, on découvre que la Wanheda a laissé tout ce petit monde s’entretuer pendant qu’elle rassemblait les siens dans le bunker, condamnant le reste des clans (et Kane et Octavia par la même occasion). Clarke a toujours été celle qui devait supporter le poids des décisions les plus cruciales à la survie de l’humanité. Une responsabilité énorme, dont elle porte aujourd’hui les stigmates. Même si ses choix ne la laisse toujours pas insensible, on constate qu’elle les fait de plus en plus vite.

On note aussi qu’elle a tout de même pris soin de faire kidnapper Bellamy, pour qu’il soit avec elle. Non pas, comme certains shippers le rêvent, parce qu’elle est amoureuse de lui, mais parce qu’ils ont toujours partagé ce fardeau à deux. Il est son contradicteur, parfois, mais aussi une épaule sur laquelle se reposer. Sans lui, elle aurait dû affronter seule sa décision. Elle oublie qu’en se réveillant, Bellamy va la haïr à son tour, pour avoir condamné sa sœur. Après ce geste, qui n’est rien de moins qu’un autre génocide à son actif, et avec la mort de Roan, Clarke n’a plus aucun allié. Et à l’extérieur du bunker, Octavia s’impose comme la leader de l’humanité. Rien que ça.

Avec une intrigue ultrasimple et familière (une arène, des combattants, un.e seul.e survivant.e), The 100 s’est soudain réveillée de sa léthargie. Preuve, s’il en fallait, qu’à force d’élargir ses horizons, la série a un peu perdu le nord. Désormais ramenée à deux communautés prêtes à s’affronter (ceux du bunker et les autres), cette fin de saison 4 devrait être nettement plus divertissante que les laborieux épisodes qui nous ont conduits jusqu’ici.