Aujourd’hui, dans la petite ville de Riverdale : qui aurait cru que Jughead pouvait aussi bien porter le combo marcel + casque de chantier ?
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Trois semaines, voilà le laps de temps durant lequel les fans hardcore de Riverdale ont dû se tourner les pouces dans l’attente d’un nouvel épisode. Thank god, leur patience est bel et bien récompensée par un chapitre à la hauteur des précédents, voire davantage. Pour ceux souffrant d’une mémoire de poisson rouge, notre tant adoré Jughead retrace les événements de la première partie de la saison. Sa voix de poète maudit condense en une poignée de secondes l’idylle tragique de Polly et Jason, ainsi que les découvertes ayant suivi le décès inattendu de ce dernier. De quoi replonger dans la folie de Riverdale avec de bonnes bases.
The Real Housewives of Riverdale
Après avoir trouvé refuge dans le loft ultraclassieux des Lodge, Polly est tout de même attristée. Ses parents ne sont pas là pour elle, et la jolie blonde n’a pas confiance en la famille Blossom. D’un côté, on la comprend. Qui aurait envie de s’approcher de Penelope et son regard méprisant de Cruella d’Enfer ? Afin de lui remonter le moral, Veronica a une idée (pas vraiment) excellente : organiser une baby shower. Les femmes Blossom et les Cooper réunies sous un même toit : inutile de dire qu’on tient là la recette parfaite pour une troisième guerre mondiale.
Si elles s’efforcent de se montrer civilisées au premier abord, les ennemies jurées Penelope et Alice finissent irrémédiablement par sortir les griffes. C’est officiel : Riverdale aurait clairement dû changer de titre pour s’appeler en fin de compte The Real Housewives of Riverdale. À l’instar des nanas botoxées de ce reality show à l’américaine, les mamans de la série semblent incapables de discuter calmement sans grimper d’une (ou dix) octave(s). Malheureusement, on n’a pas eu droit à une nouvelle gifle magistrale comme ce fut le cas lors d’un chapitre précédent. Dommage, c’était jouissif.
Bien entendu, ce n’est pas la seule source dramatique de l’épisode. Papa Andrews se fait salement lâcher par son équipe de construction. Son fiston vole tout de go à sa rescousse, flanqué de ses camarades de classe plus ou moins athlétiques, et remplace cette bande de dégonflés. Bon, pas sûr que ce soit très légal de laisser bosser des ados mineurs sur un chantier. En réalité, c’est surtout une opportunité rêvée pour les adoratrices (ou adorateurs) de Jughead de l’admirer à l’œuvre. Pour l’occasion, il a même troqué son indécrottable “whoopee cap” pour un casque de chantier. On vous laisse déterminer lequel lui va le mieux.
De fil en aiguille, Archie et ses potos s’attirent des embrouilles et sont même à deux doigts de prendre une raclée dans un bar miteux. Ils sont sauvés in extremis par FP Jones, qui semble gagner une couche de cernes à chaque nouvelle apparition. Le papa indigne de Jughead agit bizarrement et cache clairement quelque chose. Le charisme d’Archie ? Oui, peut-être. Quoi qu’il en soit, il est impliqué dans une affaire bien plus grande que sa petite personne, donnant à Riverdale des faux airs de Game of Thrones aux couleurs néon.
Des pions sur un échiquier
Plus les épisodes s’enchaînent, plus la ville de Riverdale se présente comme un échiquier où chaque protagoniste, même le plus insignifiant, a son importance. “On a tous notre rôle à jouer,” déclare papa Jones d’un air presque profond, avant de s’enfiler une (énième) gorgée de binouze. Visiblement, le nouveau boyfriend de Kevin serait lui aussi impliqué dans ces manigances, à tel point qu’on en vient à se demander si leur couple soudain n’est pas de la simple manipulation. Pour l’heure, Riverdale continue de placer ses pions et nous fait perdre la tête.
Jusqu’ici, la série ne cessait de faire monter la tension quant à l’affrontement opposant les Blossom aux Cooper. La backstory du business de sirop d’érable, aussi improbable soit-elle, expliquait les fondements de cette haine entre les deux clans. Mais plus Riverdale nous ouvre ses portes, plus on en vient à se demander s’il n’y a pas d’autres raisons derrière cette guerre froide interminable. Lors de leur dispute en fin d’épisode, Alice nous révèle qu’elle avait dû subir un avortement sous la pression de son mari. Se pourrait-il qu’elle ait eu une liaison avec le paternel Blossom étant plus jeune ? Connaissant Riverdale, ce serait difficile d’être surpris.
Notons par la même occasion que Hal Cooper est en passe de décrocher le prix du personnage le plus exécrable de Riverdale. En poussant sa femme et maintenant sa fille aînée à avorter contre leur gré, il personnifie tout bonnement le système patriarcal, faisant passer le mansplaining au cran supérieur. Heureusement, il faut voir le bon côté des choses. La découverte de sa facette la plus sombre permet à Alice de dévoiler un aspect moins dur de sa personnalité. Cela lui donne aussi l’opportunité de laisser passer un message dans la veine du “my body, my choice”, prouvant bel et bien que les personnages féminins de la série ne sont pas là pour se faire marcher dessus.
Outre donc ces querelles façon Hatfield vs. McCoy (merci Hermione Lodge pour la référence si appropriée), une figure semble tirer les ficelles, tapie dans l’ombre. Ce grand méchant en puissance, c’est Hiram Lodge. Si un visage n’a pas encore été mis sur le nom du papa de Veronica, son existence plane constamment sur les intrigues de Riverdale. Bien qu’il soit sous les verrous, ce millionnaire déchu a le bras long et apparaît comme l’ennemi ultime de l’ensemble des protagonistes. Par son omniprésence, la série se dote d’un côté thriller qui lui réussit manifestement. On parie combien que le fameux Hiram sera libéré de taule à l’issue de cette première saison ?
Ailleurs à Riverdale :
- La série n’abuse-t-elle pas un soupçon en insistant sur le côté marginal de Jughead avec sa citation de Jean-Paul Sartre (“L’enfer, c’est les autres”) ? On a compris, son statut d’outsider est suffisamment rappelé à chaque épisode.
- Après leur début d’histoire dans le pilote, peut-on vraiment croire que la relation entre Kevin et Moose est purement platonique ? Et surtout, a-t-on vraiment envie qu’elle le soit ?
- Valerie fait une brève apparition. Concrètement, elle apparaît comme la seule ado qui n’est pas névrosée dans tout Riverdale. Sans aucun rapport, combien de temps donne-t-on à son idylle avec Archie ?
- En parlant du rouquin bourreau des cœurs, peut-on parler de son expression faciale lorsque Veronica présente Jughead comme le petit ami de Betty ? Serait-ce de la jalousie ? (C’est clairement de la jalousie).
- Pas de Josie cette semaine. Donc, pas de chansons. Apprécions ce moment.