Presque deux ans après la disparition d’Awkward, sa créatrice revient à la charge avec une nouvelle teen comedy un peu fouillis mais bourrée de charme.
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Los Angeles, dans l’imaginaire commun, c’est cette métropole hyperactive où se côtoient professionnels en costumes, Rolex au poignet, et jeunes stars en herbe capables d’absolument tout pour percer à Hollywood. En définitive, la Cité des Anges, c’est cette oasis de bling-bling où le rêve américain est plus que jamais atteignable. Sauf que… pas tout à fait, comme s’efforce de nous le montrer On My Block, le tout dernier import de Netflix fraîchement ajouté à notre catalogue français.
Loin des longues avenues pavées et de l’incontournable Walk of Fame, cette comédie pimpante nous entraîne jusqu’aux ghettos peu fréquentables de LA. C’est dans une zone résidentielle faussement calme que vivent Monse, une ado légèrement garçon manqué, et sa bande dysfonctionnelle. On retrouve alors Jamal, le nerd assumé, Cesar, le beau gosse athlétique, et Ruby, l’atout charme du groupe qui compense sa petite taille par un grand cœur. À cette clique mine de rien testostéronée vient se greffer Olivia, petite nouvelle dont les parents viennent de se faire déporter.
Hormis leurs journées passées dans l’enceinte de leur lycée, où ils font d’ailleurs leurs premiers pas chancelants, nous sommes invités à suivre leurs péripéties. Leur quotidien est aussi bien rythmé par la recherche effrénée d’un trésor enfoui qu’une session de brainstorming intensive pour aider leur ami Cesar à sortir d’un gang. Vous l’aurez deviné, On My Block témoigne d’une sacrée ambivalence, alternant des moments légers aux influences comiques classiques avec des thématiques qui prêtent clairement moins à sourire.
Le fait qu’On My Block joue sur ces deux tableaux s’explique très probablement par la collaboration entre son trio de showrunners. En effet, pour cette production Netflix, Lauren Iungerich (créatrice d’Awkward) s’est associée à Eddie Gonzalez et Jeremy Haft, tous deux scénaristes du biopic sur Tupac, All Eyez On Me. On suppose alors que ces deux derniers apportaient le côté culture gang et le fusionnait avec le mélodrame ado superficiel que maîtrise totalement Iungerich.
C’est ainsi qu’on aboutit sur On My Block, une série hybride qui réussit à allier, bien que maladroitement, ces deux influences opposées. Une seconde, le show nous sert une dose (trop) généreuse d’imbroglios sentimentaux. Oh oui, les adeptes de triangles amoureux auront ici leur compte, n’ayez crainte. La suivante, on se retrouve avec une scène où deux mineurs sont contraints de régler leurs comptes, flingue à la main. Au fil de la saison, ces deux dimensions paraissent relativement distinctes mais finissent par se rejoindre dans le volet final, qui agit comme un véritable coup de poing dans le bide tant on est pris de court.
Le gros point négatif d’On My Block reste sa distribution, composée de comédien·ne·s plutôt novices, dont le jeu peut flancher d’une scène à l’autre. Lorsque l’on vire dans l’émotion, qu’elle soit colère ou tristesse, leurs prestations ne sont pas toujours brillantes. Ils doivent d’ailleurs s’approprier des personnages frôlant parfois la caricature, mais qui n’en restent pas moins touchants, en particulier Ruby qui se détache du lot grâce à son énergie communicative.
Par bien des aspects, la dernière série de Netflix fait écho aux teen comedies de MTV (comme Awkward, forcément, mais aussi Faking It ou l’obscure Happyland), si seulement on les avait croisées avec Les Goonies et qu’on les saupoudrait d’une légère couche de The Wire. Bien que ses intrigues majeures puissent être hétérogènes, On My Block parvient à proposer une série qui tient la route et qui, en plus d’être socialement pertinente, réussit à être attendrissante. Netflix, si tu nous lis, une saison 2 n’est pas négociable.
La première saison d’On My Block est disponible dès maintenant en intégralité sur Netflix.