Si vous aimez Ocean’s Eleven et Tarantino, vous aimerez La Casa de Papel

Si vous aimez Ocean’s Eleven et Tarantino, vous aimerez La Casa de Papel

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Arrivée dans la discrétion sur Netflix, la série espagnole La Casa de Papel a déjà été diffusée avec succès dans son pays d’origine, en mai 2017 sur Antena 3, où 4 millions de personnes étaient réunies devant le premier épisode. Grâce à la magie du streaming légal, elle est en train de se tailler une bonne petite réputation de thriller cool et imprévisible.

Créée par Álex Pina, la série prend des airs d’Ocean’s Eleven : elle raconte comment huit braqueurs, triés sur le volet pour leurs différents skills, sont recrutés par un homme mystérieux, surnommé “Le Professeur” (incarné par Álvaro Morte), pour commettre le braquage du siècle. On ne connaît pas le plan en détail (sinon, c’est pas drôle) mais l’idée est de voler 2,4 milliards d’euros à la Maison royale de la Monnaie d’Espagne, avec des armes mais sans violence. Personne n’est censé mourir. Ce qui risque d’être un poil compliqué quand vous avez 67 otages à gérer.

Alors évidemment, cette “maison de papier” a la réputation d’être inviolable. Mais Le Professeur planche sur un plan de ouf depuis plusieurs années et, après avoir recruté son équipe de criminel·le·s, il invite tout ce beau monde à habiter ensemble pendant cinq mois, histoire de pas déconner sur les détails. La première saison fait donc des allers-retours entre le jour du braquage et cette période de préparation quelques mois plus tôt. L’histoire nous est contée par Tokyo (un nom de code, façon Mister Pink et les autres, du cultissime Reservoir Dogs de Tarantino), une des braqueuses recrutées après un tumultueux passé.

La Casa de la Peak TV

La Casa de Papel a tout de la parfaite série “Peak TV”. Elle se plie au code du genre du film de braquage en dispensant des moments attendus, comme les préparatifs, l’ouverture du coffre, les digressions fun entre deux moments de tension (comme cette réflexion sur les types de masques censés faire le plus peur, eux portant une version un peu cheap de Dalí), quelques love story mal barrées, des fusillades, des trucs WTF…

Tout cela pour bien capter l’attention volatile du public, se retrouvant là inconsciemment en terrain connu, avec de nouveaux personnages à suivre mais qui correspondent à des stéréotypes bien ancrés : la meuf badass (excellente Úrsula Corberó, quoiqu’un peu trop exposée en boxer et soutif pour un oui ou pour un non), les Serbes bouchers, le geek blanc et chou, le vieux de la vieille aux méthodes vicelardes…

Sauf qu’on est en 2018, et que les clichés sont faits pour être (un peu) retournés, ce à quoi va s’employer la série à coups de rebondissements en tout genre. Le personnage principal féminin a une histoire avec un homme de douze ans plus jeune qu’elle et on n’en fait pas toute une histoire (c’est révélé au détour d’une conversation). Il n’y a pas vraiment de héros ou d’antihéros dans La Casa de Papel, la zone morale est encore plus grise, parce que les scénaristes ont bien compris qu’on est entré dans l’ère “post-antihéros”.

On n’a pas le temps de s’ennuyer durant les treize épisodes que compte cette première saison (ça, c’est le découpage by Netflix, en Espagne, le format est de 9 épisodes de 70 minutes environ). C’est drôle, bien troussé, addictif, bien joué, moins bon côté réalisation qu’un Soderbergh, mais honnête.

Voilà une série séduisante, à la fois universelle (qui n’a pas rêvé de gagner un gros paquet de thunes pour ne plus jamais avoir à travailler) et dans l’air du temps, divertissante à souhait, qui vous fera passer un bon moment. Pas sûr en revanche qu’elle reste dans les annales. Vite consommée, vite oubliée. Et après tout, est-ce que ce n’est pas le cas de la plupart des séries actuelles ? (Mais ça, c’est un autre souci.)

Si vous avez déjà terminé la saison 1, sachez en tout cas que vous n’aurez pas longtemps à patienter avant de découvrir l’issue des aventures de Toykyo et compagnie : Netflix va mettre en ligne une ultime partie 2, composée de six épisodes, le 6 avril prochain.