La double vie de Julia Louis-Dreyfus

La double vie de Julia Louis-Dreyfus

La voie royale de Julia Louis-Dreyfus

Née à New York en 1961 d’une mère écrivaine et d’un père aujourd’hui homme d’affaires, Julia Louis-Dreyfus abandonne rapidement les études de théâtre qu’elle entreprend à l’université Northwestern.
Après des débuts dans The Second City, célèbre groupe d’improvisation de Chicago (on y retrouve à l’époque dorée Steve Carell, Amy Poehler ou encore Stephen Colbert), elle rejoint à 21 ans le Saturday Night Live, véritable vivier qui lui offrira ses premiers galons dans la comédie américaine. Une position confirmée par sa présence au casting de Seinfeld (elle y joue Ellen Baines, l’un des principaux personnages) dont le souvenir des neufs saisons (entre 1989 et 1998) reste encore vivace dans les mémoires des “sériephiles” les plus avertis.
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Inscrit dans le marbre glaçant de l’histoire, le nom de Julia Louis-Dreyfus se promène pendant les années qui suivent entre projets mineurs (elle a donné sa voix pour le dessin animé 1001 pattes) et trucs inachevés. L’héritage de la saga semble comme trop écrasant pour son interprète, à tel point qu’on parle d’une malédiction “post Seinfeld” pour ces principaux protagonistes.
Une popularité, due pour beaucoup à la création de Jerry Seinfeld, que l’actrice constate encore aujourd’hui comme elle le rapporte, non sans humour, à NPR lors d’une interview en mai 2012 :

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Les gens sont très à l’aise et viennent souvent me prendre dans leurs bras ce que je comprends très bien. Je suis dans leurs salons depuis longtemps. De plus, je ne suis pas très imposante physiquement et donc pas vraiment intimidante.

Une malédiction brisée en 2006 avec le lancement de Old Christine, série primée aux Emmy Awards pour la prestation de sa principale interprète. Et surtout par Veep.

Julia Louis-Dreyfus vs. Sélina Mayer

Veep : confusion et jeu de réflexion

Mais la force de Veep, outre le charisme évident de son interprète (elle qui  faisait la couverture de Rolling Stone le mois dernier) réside surtout dans la confusion que la série instaure entre fiction et réalité. Après avoir consulté plusieurs anciens n°2 de l’exécutif américain, comme Al Gore, Julia Louis-Dreyfus saisit parfaitement les contradictions inhérentes à la fonction vice-présidentielle.
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Cette confusion voulue s’applique même aux apparitions publiques de la star. Récemment, elle s’est immiscée au beau milieu du dîner des correspondants, et a prononcé un discours lors de la cérémonie des Emmy Awards accompagnée de Tony Hale, son bag man dans la série Veep (une sorte d’assistant Mary Poppins qui, à longueur d’épisode, sort de son sac les accessoires dont a besoin sa boss diva).
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Petits mots, parallèles possibles avec des évènements politiques, tout est fait pour créer la confusion et une méta-narration. Plus uniquement de la fiction, pas vraiment de la retranscription fidèle de l’actualité politique américaine, Veep est un jeu de réflexion habile dont Julia Louis-Dreyfus est la clé.
Elle qui pourrait devenir la première présidente des Etats-Unis. Toute fiction gardée.
Julia Louis-Dreyfus est à l’affiche de All About Albert, dernier film posthume du regretté James Gandolfini. On peut la voir également dans Picture Paris, un film sur “l’amour et les croissants” d’après sa description sur Twitter