Des militaires aux nationalistes blancs
L’alt-right (“alternative-right”, soit “droite alternative” en français) est un courant réactionnaire américain aux idées ultraradicales. Il a été créé dans les années 1960, à la suite de l’échec de Barry Goldwater à l’élection présidentielle et d’une scission en deux du parti républicain (GOP) entre les néoconservateurs et les paléoconservateurs. Ce sont ces derniers qui nous intéressent.
À la fin des sixties, plusieurs universitaires américains rédigent des thèses racistes en s’inspirant des idéologies d’extrême droite européennes. Les paléoconservateurs, écartés par le succès des néoconversateurs en politique, notamment celui de Ronald Regan, et marginalisés, reprennent pour leur compte ces écrits, s’isolent et rejettent le conservatisme plus modéré des premiers. En réponse, ils décident de défendre la “race blanche” contre des mouvances progressistes émergentes telles que le féminisme, le multiculturalisme ou l’État-providence. Ce n’est qu’en 2008 que les partisans du paléoconservatisme se donnent le nom d’alt-right.
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The logo of the Punisher spray-painted on the vest of a Sunni paramilitary from Mosul, now in Tikrit pic.twitter.com/N6YKvPTQIY
— Daniele Raineri (@DanieleRaineri) 8 avril 2015
Traduction : “Le logo du Punisher peint au spray sur la veste d’un paramilitaire sunnite de Mossoul, désormais à Tikrit.”
Plusieurs groupes radicaux et extrémistes trouvent refuge dans ce courant : les néonazis, les suprémacistes blancs, d’anciens membres du Ku Klux Klan et des conservateurs du Sud confédéré. Sans véritable structure ou leader désigné, son meilleur représentant reste bien évidemment Donald Trump. Mais l’alt-right utilise également les réseaux sociaux, certains talk-shows ou encore la pop culture comme le logo du Punisher pour promouvoir ses idées : absence de contrôle des armes à feu, rejet de l’immigration, du féminisme, de la communauté LGBTQ+ et de la mondialisation, ultraprotectionnisme…
Récemment, le mouvement a fait parler de lui lors des manifestations de Charlottesville, qui se sont déroulées les 11 et 12 août 2017 et ont dégénéré en émeutes. Pour en revenir au lien entre le courant et le Punisher, des membres de l’alt-right présents dans la petite ville de Virginie ont détourné le logo pour en faire un symbole de protestation contre le retrait de la statue de Robert Lee. Certains arboraient même le crâne sur leurs vêtements, comme l’ont fait les militaires américains avant… de partir en guerre en Irak.
La série de Netflix a déjà été renouvelée pour une deuxième saison après le succès critique et public rencontré. Elle s’est notamment distinguée par le traitement de ses personnages atteints du syndrome de stress post-traumatique. Au vu de l’engagement de Jon Bernthal pour le contrôle des armes à feu et son importance au sein de la série, on peut s’attendre à une prise de position dans les nouveaux épisodes, dont la sortie est prévue pour 2019 au minimum.