Rien n’est simple pour Dave Franco et Orlando Bloom dans Easy, nouvelle série d’anthologie

Rien n’est simple pour Dave Franco et Orlando Bloom dans Easy, nouvelle série d’anthologie

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Easy

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Par Marion Olité

Publié le

Dans la discrétion, Netflix a mis en ligne une nouvelle série, Easy, qui suit le quotidien de plusieurs habitants de Chicago.  

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Créée par le réalisateur Joe Swanberg, cette nouvelle série se présente sous la forme d’une anthologie en liberté. Comprenez que chaque épisode se centre sur des personnages différents, que vous retrouverez (mais peut-être pas) plus tard en background d’une autre histoire. Le point commun majeur, c’est qu’ils habitent tous à Chicago, mais en fait, ils pourraient vivre dans n’importe quelle autre grande ville américaine, ou disons même occidentale, Swanberg se concentrant sur leurs problèmes existentiels et leurs relations sentimentales. 

Le pitch de chaque épisode parait assez simple : un couple découvre les possibilités de Tinder et veut tenter un plan à trois, une jeune femme tombe sous le charme d’une féministe vegan, un trentenaire sur le point d’être papa renoue des liens avec son frère beaucoup plus yolo, un autre couple tente de pimenter sa vie sexuelle au point mort… À chaque fois, une première conclusion s’impose : les stéréotypes ont la vie dure, passer le cap d’adulescent à véritable adulte ne va pas sans heurts etc…

Là où la série est plus subtile qu’il n’y parait, c’est qu’une seconde couche d’interprétation s’ouvre dans la plupart des épisodes, plus ou moins réussis selon les acteurs et les intrigues imaginées. J’ai par exemple beaucoup aimé l’épisode “Cendrillon est végétalienne”, dans lequel une jeune étudiante (incarnée par l’excellente Kiersey Clemons, vue dans Dopecraque pour une militante vegan et décide elle aussi de franchir le pas, et d’être aussi écolo que son amoureuse. Elle se rend vite compte que ce mode de vie nécessite une sacrée motivation, et qu’entre la personne que l’on voudrait être et celle que l’on est vraiment, il y a parfois un sacré écart, plus grand qu’on ne le pense.

Easy pourrait être facilement taxée de “série de hipsters” de luxe, vu son impressionnant casting, composé entre autre de Dave Franco, Emily Ratajkowski, Orlando Bloom, Jake Johnson (Nick dans New Girl), Hannibal Buress,  Michael Chernus, Aya Cash, Jane Adams, Elizabeth Reaser, Evan Jonigkeit… Les thèmes du show – l’amour, la culture, la technologie et leurs interactions – sont effectivement des préoccupations de ces yuppies dans le vent, qui n’ont pas ou très peu de soucis d’argent, qui fument des pétards à l’occasion et ont des idées super cool, comme monter une brasserie artisanale clandestine.

Mais derrière ses dessous cool, Easy n’est pas seulement une série progressiste et moderne (elle parle notamment de sexe et le montre de façon naturelle, que ce soit entre deux femmes, un couple hétéro ou lors d’un plan à trois). Elle place aussi ses personnages face à leurs propres contradictions.

Easy a donc toutes les chances de séduire les spectateurs qui s’identifieront aux problèmes des personnages. Elle provoquera en revanche des crises d’urticaires aux allergiques des oeuvres indé US. Le cinéaste Joe Swanberg, chantre du mouvement “Mumblecore” (beaucoup d’impro, mini-budget, réal naturaliste et préocuppations sexo-existentialistes) aux côtés des frères Duplass, Greta Gerwig ou de Lena Dunham, poursuit de son côté une oeuvre cohérente.

La série Easy est disponible en intégralité sur Netflix depuis le 22 septembre