Dans le dernier épisode d’Atlanta, Donald Glover a choisi de mettre en scène Justin Bieber, et pour l’interpréter, un acteur noir.
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Dans le pilote d’Atlanta, très prometteur, Donald Glover proposait un univers très personnel où les moments oniriques et décalés venaient s’imbriquer avec des scènes beaucoup plus réalistes, notamment sur ce que ça fait d’être un Afro-Américain aux États-Unis. Le jeune et talentueux showrunner poursuit dans cette veine avec ce cinquième épisode, intitulé “Nobody Beats The Biebs”.
Il met en scène Justin Bieber (qui fut découvert par Scooter Braun à Atlanta, ville qu’il connait bien), incarné par Austin Crute, un acteur noir. Et le Justin black de cette réalité alternative ressemble beaucoup à celui que l’on connait IRL : il aime le basket et sa bêtise ne connait pas de limites, puisque personne ne lui en donne. Après plusieurs frasques, dont celle d’uriner en public, il finit par se mettre à dos Paper Boi lors d’un événement caritatif.
Puis face à la presse, il lui suffit de s’excuser et d’expliquer qu’il a trop traîné avec de “mauvaises personnes” pour que tout le monde lui pardonne. La scène se termine par le chanteur qui entonne quelques notes de son nouveau single (en fait, c’est Donald Glover, aka Childish Gambino, aussi impliqué dans la musique de son show, qui lui prête sa voix).
En choisissant de caster un acteur afro-américain pour incarner Justin Bieber, Donald Glover dénonce finalement les privilèges dont bénéficient des stars blanches comme Justin Bieber, à qui l’on pardonne tout.
C’est aussi l’occasion de reprendre un vieux débat, celui du “whitewashing” : tout le monde s’offusque ou a son mot à dire quand un acteur noir est évoqué pour jouer un blanc (exemple : Idris Elba pour James Bond). En revanche l’inverse a constamment lieu à Hollywood (exemple : Jake Gyllenhaal qui incarne le héros de Prince of Persia) et cela pose beaucoup moins de problèmes.
Avec Atlanta, Donald Glover retourne ce concept et fait du “blackwashing” utile, d’autant que Justin Bieber a déclaré dans ses interviews qu’il ne se voyait ni noir ni blanc, mais qu’il était très influencé par la culture noire, “un style de vie, une élégance, un swag”. Et pourtant, le chanteur se montre jusqu’ici muet sur les réseaux sociaux concernant cet épisode.