Biiinge continue de dresser les bilans de l’année sérielle de 2016. Après les meilleures séries, les meilleures fictions étrangères et le podium des performances marquantes, la rédac s’attaque au classement des scènes qui nous ont le plus choqués, bluffés, émus ou fait sourire. Bref, celles qui nous ont foutu une claque.
À voir aussi sur Konbini
Outcast, saison 1, épisode 1
Cette année, les démons ont fait leur retour dans les séries. Crazyhead, Preacher, Stan Against Evil ou encore le remake de The Exorcist ont chacun à leur manière proposé des scènes d’exorcisme. Mais aucune de ces séries, aussi intéressantes soient-elles, n’a réussi à transcender son sujet comme l’a fait le pilote d’Outcast. Dans le nouveau show produit par Robert Kirkman (The Walking Dead), on découvre d’entrée de jeu une séquence d’exorcisme puissante, poignante et franchement flippante.
Cette réussite doit autant à l’époustouflante interprétation du jeune comédien Gabriel Bateman qu’aux plans terrifiants et intimistes présentant l’opposition entre les personnages de Kyle et de Joshua. Au final, aucune scène d’exorcisme n’est parvenue à être aussi réaliste cette année. Et c’est ce réalisme, dans une série horrifique et fantastique, qui fait tout le charme macabre d’Outcast.
This Is Us, saison 1, épisode 4
Lancée en fanfare aux States, This Is Us s’est imposée comme la série feel good de la rentrée automnale. Malgré sa tonalité réconfortante et ses couleurs chaudes, le show n’a pas froid aux yeux et aborde des thématiques sociétales trop souvent survolées. C’est le cas dans le quatrième épisode où Rebecca (Mandy Moore) et Jack (Milo Ventimiglia) emmènent leurs mioches à la piscine municipale.
De fil en aiguille, la mère de famille est confrontée à une autre maman afro-américaine. Cette dernière lui donne des leçons bienvenues sur comment s’occuper des cheveux de Randall, son fils black qui n’arrêtait pas de se gratter le crâne pour des raisons qui lui échappaient. Une belle scène d’échange symbolique entre deux femmes, mais surtout entre deux cultures et deux ethnies.
Westworld, saison 1, épisode 1
Carton indéniable de la rentrée pour HBO, Westworld et ses androïdes ont conquis les sériephiles dès le premier épisode. Pour ce dernier, Jonathan Nolan et Lisa Joy sortent l’artillerie lourde en incorporant une fusillade en apparence interminable où le bandit Hector et ses acolytes dégomment tous les passants.
Digne d’un classique des westerns, ce passage impressionne de par son envergure et sa durée étonnamment longue où les cadavres de robots humanoïdes s’accumulent à une cadence frénétique. Sur fond de “Paint it Black” en plus de ça, que demander de mieux ?
American Crime, saison 2, épisode 2
Clairement l’une des œuvres les plus sous-estimées du cru 2016, American Crime nous a offert une seconde saison magistrale sur bon nombre de points. Ce passage illustre parfaitement la délicatesse avec laquelle la série s’est frottée au sujet complexe du viol. Très peu montré à l’écran (sur le grand comme le petit), le jeune Taylor n’a d’autre choix que de subir un rape test kit (“kit de test pour viol” si l’on devrait traduire maladroitement) après avoir été abusé par des camarades de son lycée. Le jeu impeccable de Connor Jessup est d’autant plus sublimé par un choix de réalisation atypique, conférant à cette scène une atmosphère oppressante lourde de sens.
Rectify, saison 4, épisode 6
L’injustement laissée pour compte Rectify a tiré sa révérence en toute discrétion ces dernières semaines, mais cela n’a pas empêché ce petit bijou sériel de nous offrir un instant incroyablement touchant. Tandis qu’il se retrouve dans la même pièce avec Chloe, son amie artiste, Daniel engage une conversation immédiatement tendue qui va aboutir à la question d’un suivi psychologique.
Depuis sa sortie de prison, le héros du show n’a pas fait de thérapie, ce qu’il explique avec une tirade pleine de sensibilité. La prestation d’Aden Young, subtile comme jamais, érige sans difficulté cet échange houleux au rang des meilleures scènes de l’année.
Game of Thrones, saison 6, épisode 5
Il était presque impossible de faire ce top sans la révélation terrible et inattendue sur l’identité du nom d’Hodor. Au péril de sa vie, le géant au cœur d’or a protégé Bran et introduit la notion de voyage dans le temps dans le show d’heroic fantasy. Tant d’émotions et de twists surprenants qui font de cette séquence l’une des scènes les plus mémorables de Game of Thrones. Et de faire comprendre aux spectateurs que malgré toute sa bonté d’âme et son courage, Hodor n’était qu’un pion de plus dans le jeu de trônes macabre.
Orange Is the New Black, saison 4, épisode 12
Avec des salves d’épisodes précédentes au niveau inégal, la fiction carcérale de Netflix s’est payée une saison 4 géniale sur bien des aspects. Si la storyline d’arrière-plan centrée sur Sophia Burset nous a noué l’estomac à de multiples reprises, c’est de toute évidence la mort injuste de la chouchoute des fans, Poussey, qui remporte la palme de la scène la plus surprenante et atroce à regarder.
Lors d’un mouvement de protestation initialement pacifiste, les gardes de Litchfield n’hésitent pas à avoir recours à la violence pour se faire respecter. À tel point qu’un jeune employé finit par maîtriser l’innocente Poussey, l’écrasant de tout son poids et lui coupant la respiration, pour de bon. Des cris d’étonnement ont été poussés, des larmes ont été versées la seconde d’après.
Black Mirror, saison 3, épisode 1
À sa sortie, l’anthologie d’anticipation made in Charlie Brooker a suscité un réel engouement auprès des médias comme du grand public. Le premier volet s’attaque à l’imagination d’un avenir troublant pour les réseaux sociaux, où les utilisateurs de l’appli fictive Rate Me peuvent noter leurs interactions. Un concept déroutant mettant en exergue la pression sociale que le personnage central subit.
Interprétée par la toujours juste Bryce Dallas Howard, l’héroïne de cet épisode apparaît comme une angoissée constante, obsédée par la réussite et le regard des autres. Le moindre des événements anodins qui lui arrivent contribue à la mettre toujours plus à fleur de peau, amenant jusqu’à une scène finale puissante. Après des années à se réprimer, la rouquine finit par exploser et vider son sac. Un moment de libération rempli d’émotion.
Atlanta, saison 1, épisode 2
La pépite intimiste de Donald Glover (aka Childish Gambino pour les plus mélomanes) a fait l’unanimité auprès de la presse internationale, à raison. Après un pilote réussi, le second épisode place la barre un cran au-dessus avec une scène marquante qui nous prend de court.
En garde à vue après une nuit mouvementée, Earn (Glover) se retrouve entouré de plusieurs personnages hauts en couleur. Parmi ceux-ci, un black cumule les actes incongrus sous l’hilarité des autres détenus et des agents de police. Aux yeux des téléspectateurs, il est évident que cet individu semble souffrir de troubles mentaux. S’ensuit alors un moment poignant où l’on assiste à un abus de pouvoir de la part des forces de l’ordre, d’une violence aussi inattendue que déconcertante.
The Walking Dead, saison 7, épisode 1
Après des mois d’attente qui ont semblé interminables pour les fans les plus aguerris, The Walking Dead est revenue avec un season premiere dopé au gore et au no limit. L’arrivée en grandes pompes de Jeffrey Dean Morgan a donné un coup de boost au show, notamment à travers une scène ultra-explicite où le grand vilain Negan enchaîne les coups de batte dans la tête des potos de Rick. Un instant sériel attendu et très longuement teasé, qui demeure néanmoins choquant et assimile la série d’AMC à une surenchère constante de la violence.