Voulez-vous vivre une folle expérience d’art total ?

Voulez-vous vivre une folle expérience d’art total ?

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© Thierry Hauswald/Théâtre Chaillot ; © Theo Giacometti

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Par Donnia Ghezlane-Lala

Publié le

(LA)HORDE et le Ballet national de Marseille prennent leurs quartiers au Théâtre national de Chaillot, à Paris, pour quelques jours seulement.

C’est une expérience unique en son genre que (LA)HORDE et le Ballet national de Marseille proposent au Théâtre national de Chaillot, à travers “WE SHOULD HAVE NEVER WALKED ON THE MOON“. À la manière d’un théâtre promenade, le public est invité à déambuler à travers Chaillot, à prendre possession du lieu, à se familiariser avec ses salles labyrinthiques et à découvrir à chaque coin de couloir des performances hors-norme.

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Le show commence dès l’entrée, dans les escaliers menant à l’accueil qui présentent un tapis rouge brûlé, des cascadeur·se·s et danseur·se·s s’alternant. Dans une salle, une performance sensuelle autour de la rencontre amoureuse laisse ensuite place à un spectacle de low riding. Dans une autre, un ballet moderne succède aux jumpeur·se·s, dans une ambiance de rave et de néons.

(LA)HORDE, Weather is sweet, Théâtre national de Chaillot. (© Theo Giacometti)

Vidéos, installations et “activations aléatoires” de performeu·se·s jalonnent le parcours pour toujours surprendre, dont un court métrage écrit par Spike Jonze, sur une musique de Rone, et un autre mettant à l’honneur la ville de Bondy et ses habitant·e·s.

Au cœur d’un auditorium, une projection d’un public en liesse devant un rideau de pluie fait face au public du Théâtre national de Chaillot, assis sur scène, comme un clin d’œil au film Singin’ in the Rain. La relation public/scène est radicalement inversée. Plus loin, nous tombons sur une installation de néons et sur un homme nu dont le corps est parcouru par une performeuse.

Au Grand foyer de la danse, une installation-performance se tient : une limousine est au centre, des personnages gravitent autour du véhicule, le lèchent, le montent. Ils sont diversifiés : une femme est vêtue comme une Statue de la Liberté, une autre pousse son caddie rempli de courses, une femme en robe rose graffe, des laveur·se·s industriel·le·s effacent tout ce qu’elle dessine au sol.

(LA)HORDE, The Beast, Théâtre national de Chaillot. (© Deladerrier)

On reconnaît parmi les protagonistes l’acteur Félix Maritaud (Sauvage, 120 Battements par minute) ou encore Claude-Emmanuelle Gajan-Maull (qu’on a vue dans Climax). Une vidéo est diffusée face à la limousine, les fenêtres donnant sur la tour Eiffel sont opacifiées et des pièces chorégraphiques se déroulent de temps à autre.

Émotion et carthasis

(LA)HORDE et le Ballet national de Marseille ont joint leurs forces pour proposer une “exposition performative et dansée” qui vous fera sortir de votre zone de confort. Il faudra ouvrir ses chakras pour saisir l’intention de cette proposition artistique qui peut paraître quelque peu intimidante, interlope et élitiste de prime abord.

“On cherche dans des espaces, dédiés ou inédits, la pièce à voir, l’angle d’où la voir, dans une spatialité qui rappelle plus l’open world des jeux vidéo que la frontalité du plateau”, dit la note d’intention, déroulant la liste des chorégraphes ayant participé au projet : Cecilia Bengolea, François Chaignaud, Lucinda Childs ou encore Oona Doherty.

(LA)HORDE, Thierry Hauswald. (© Théâtre national de Chaillot)

“Le titre de cette exposition cite Gene Kelly qui aimait répéter que ‘nous n’aurions jamais dû marcher sur la Lune’. Deux imaginaires sont convoqués, issus de deux machines – l’une technologique, l’autre hollywoodienne – dont (LA)HORDE questionne les esthétiques, les conséquences, mais surtout les corps et les mouvements qu’elles créent et qui les créent”, poursuit la note.

Ici, il sera question d’œuvre d’art totale, mêlant toutes les disciplines : arts graphiques, sculpture, installation, théâtre, danse, musique, performance, vidéo, le tout puisant son inspiration dans le cinéma, des films d’action aux comédies musicales. En plus d’envelopper les sens du public et d’y convier sa corporalité, cet événement résolument moderne propose une utopie post-Internet, fusionnant vie et art, métaphysique et philosophie, poésie et brutalité.

(LA)HORDE, Grime Ballet, Théâtre national de Chaillot. (© Theo Giacometti)

(LA)HORDE, Thierry Hauswald. (© Théâtre national de Chaillot)

(LA)HORDE, Thierry Hauswald. (© Théâtre national de Chaillot)

(LA)HORDE, Thierry Hauswald. (© Théâtre national de Chaillot)

(LA)HORDE, Lowrider, Théâtre national de Chaillot. (© Theo Giacometti)

WE SHOULD HAVE NEVER WALKED ON THE MOON” est à voir au Théâtre Chaillot, à Paris, jusqu’au 4 novembre 2022.