Bien qu’elle soit dénuée de toute humanité, l’intelligence artificielle peut produire de l’art. Le créatif Fabio Comparelli en a fait sa spécialité. Récemment, il a demandé à l’intelligence artificielle qu’il a programmée de retracer l’évolution de l’art en vidéo et c’est carrément bluffant :
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Impliquer une intelligence artificielle dans le processus de création d’une œuvre n’est pas du goût de tout le monde. L’artiste a donné son avis sur le sujet :
“Il est important de se souvenir que l’utilisation d’une intelligence artificielle dans l’art est simplement une nouvelle forme d’expression artistique, qui peut coexister, et même être un complément aux formes d’art plus traditionnel. Plutôt que de considérer l’IA comme une menace pour les artistes, nous devrions l’adopter comme un nouveau moyen de créativité et d’expression personnelle […].
L’intégration de l’IA dans le monde de l’art ne diminue pas la valeur des autres media artistiques. Alors plutôt que de craindre l’évolution de l’intelligence artificielle, considérons-la comme une chance d’innover et de grandir. C’est une période passionnante pour faire partie du monde de l’art.”
L’intelligence artificielle n’est pas complètement autonome, il faut bien l’aiguiller. Elle utilise sa gigantesque base de données pour répondre à une consigne de la manière la plus juste possible, que ce soit au travers d’un texte ou d’un dessin. Pour arriver à un tel résultat, le créateur a dû indiquer avec précision ce qu’il voulait dans l’énoncé qu’il a soumis à l’IA.
Les intelligences artificielles vont-elles contrôler le monde ?
Une autre création de Fabrice Comparelli a fait débat en octobre dernier. Dans cette dernière, il retraçait l’évolution de l’espèce humaine, et à la fin, spoiler, nous devenions des robots :
Les internautes s’étaient alors inquiété·e·s de voir une intelligence artificielle prédire un tel futur à l’humanité. Des craintes bercées par le fantasme populaire des années 2000, qui envisage qu’un jour les robots prendront le contrôle du monde.
Dans une story épinglée sur son profil Instagram, l’artiste a débunké : “C’est moi qui ai décidé de A à Z des thèmes et des descriptions de chaque partie de mon animation. J’ai clairement influencé l’IA avec l’image que j’avais dans ma tête […]. Beaucoup de gens qui ont regardé ma vidéo ont cru que l’intelligence artificielle avait vraiment prédit l’évolution de l’humanité. Les productions d’une IA proviennent uniquement de la réflexion et du désir de son créateur.”
Il faut rester prudent·e avec les IA et ne pas leur accorder plus d’intentions qu’elles n’en ont réellement. C’est avant tout un outil qui permet de gagner du temps et de convertir une idée en une production concrète. Bien utilisée, l’intelligence artificielle permet à n’importe qui de produire un contenu satisfaisant, qu’il soit artistique ou non.
Évidemment, cela interroge sur le futur de la créativité et de l’art. L’IA ne va-t-elle pas homogénéiser les goûts du public et l’offre culturelle ? C’est un sujet bien trop dense pour y répondre en un court article. Dans le cas présent, Fabio Comparelli a mis son IA au service de l’art, pour produire une frise chronologique ludique. On y trouve un tas de références artistiques qu’on s’amuse à déceler, et c’est déjà bien.
