Une galerie entièrement dédiée à des œuvres d’art dites “NFT” s’est ouverte à New York, se présentant comme le premier espace physique d’exposition au monde consacré à cette technologie qui attire de plus en plus de collectionneur·se·s.
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Chaque œuvre étant, par nature, dématérialisée, elle est présentée sur écran géant ou par projection, dans un espace situé à deux pas d’Union Square, dans le bas de Manhattan. Les œuvres de cinq artistes seront exposées chaque jour, avec une rotation quotidienne durant soixante jours. Au total, 300 artistes différent·e·s seront exposé·e·s, d’ici au 25 mai 2021.
Le “NFT” (jeton non fongible ou non-fungible token en anglais) permet d’associer un certificat d’authenticité à tout objet virtuel, qu’il s’agisse d’une image, photo, animation, vidéo, morceau de musique ou d’un article de presse.
Ce certificat est théoriquement inviolable et ne peut pas être dupliqué. Il est conçu grâce à la technologie dite de la blockchain, qui sert de base aux cryptomonnaies comme le bitcoin. La popularisation du “NFT” ces six derniers mois a transformé le marché de la collection numérique, au point d’attirer des milliards de dollars d’investissement.
Chaque œuvre présentée au sein de la Superchief Gallery sera ensuite mise aux enchères, a expliqué Ed Zipco, cofondateur et directeur des galeries Superchief, qui présentent de l’art numérique depuis 2016. Pourquoi présenter physiquement des œuvres virtuelles ? “Le but d’une galerie est de montrer à quoi ça ressemble en personne, dans les conditions imaginées par l’artiste, a décrit le galeriste, avec un écran à résolution 4K, de grande taille. Les gens qui collectionnent [ces œuvres] veulent vivre avec.”
Environ 70 % des artistes qui seront présenté·e·s dans l’espace dédié ne sont pas, à l’origine, des créateur·rice·s numériques, selon Ed Zipco, notamment sculpteur·rice·s, peintres ou photographes. “De plus en plus d’artistes suffisamment connus pour être exposés dans des musées s’y mettent.”
“C’est tellement nouveau que c’est encore difficile à saisir pour les gens, reconnaît le galeriste. C’est technologique, donc il y a toujours un peu d’apprentissage, de pédagogie à faire. […] Mais ça va très rapidement devenir tout à fait normal.”
L’art numérique existe depuis plusieurs décennies, mais l’arrivée du “NFT” a permis de rassurer les collectionneur·se·s quant au risque de copie. Il est possible de dupliquer une œuvre numérique, mais le certificat “NFT” vendu avec est, lui, infalsifiable. Le 11 mars 2021, une œuvre numérique de l’artiste américain Beeple, intitulée Everydays: The First 5 000 Days, a été vendue 69,3 millions de dollars chez Christie’s.
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Avec AFP.