Une artiste s’est lancé le défi de dessiner tous les bars londoniens

Une artiste s’est lancé le défi de dessiner tous les bars londoniens

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© Lydia Wood

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Par Donnia Ghezlane-Lala

Publié le

Les uns après les autres, Lydia Wood s’amuse à dessiner les façades de pubs qui animent Londres.

Assise en face du pub The Atlas dans l’ouest de Londres, Lydia Wood ajoute quelques touches à son croquis, s’arrêtant régulièrement pour tailler son crayon. Cette artiste de 28 ans s’est fixé l’objectif ambitieux de dessiner la totalité des 3 500 pubs de la capitale britannique.

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Son compte Instagram regorge de dessins en noir et blanc de pubs londoniens. Dans de courtes vidéos qui recueillent des milliers de likes, elle décrit le processus de création, puis brandit son œuvre devant le bar qui l’a inspirée. Elle a déjà croqué “quelques centaines” de ces institutions chéries des Britanniques, souvent non loin de chez elle à Catford, dans le sud-est de Londres.

Son projet est né pendant le confinement, lorsqu’elle a dû interrompre les cours d’art plastique qu’elle donnait à des enfants. “C’est en quelque sorte venu du fait d’être une habituée des pubs, c’est là que je retrouve mes amis”, raconte-t-elle. La dessinatrice réalise depuis longtemps ce type de dessins qu’elle vend lors de marchés de Noël, mais lorsqu’elle a annoncé son projet, “c’est devenu un peu fou”.

La création artistique est désormais son travail à plein temps, et elle exécute principalement des commandes individuelles, notamment de pubs et de maisons, tout en vendant des impressions sur le site Etsy. Les pubs sont “si typiquement britanniques”, dit-elle. “Que vous les fréquentiez ou non, ce sont de superbes bâtiments à voir ou à visiter.”

Dessiner au milieu du tumulte londonien

Le pub The Atlas lui a été suggéré par une personne sur TikTok. S’il se situe dans une rue calme près d’un cimetière verdoyant, les sirènes des ambulances et la fourgonnette d’un plombier venu se garer juste devant le bâtiment perturbent quelque peu le travail de l’artiste.

Datant de l’époque victorienne, l’établissement en briques rouges a soigneusement préservé ses boiseries d’origine et propose aujourd’hui à sa carte du risotto ou de la cuisse de canard confite. Bien qu’elle ne se serve pas de son projet comme d’une excuse pour faire la tournée des pubs, elle aime visiter ces établissements pour se faire une idée de leur ambiance – qu’il s’agisse d’un pub “local” avec des habitué·e·s du quartier ou d’un “abreuvoir” du centre de la capitale à la clientèle sans cesse renouvelée.

Quelques jours après avoir immortalisé The Atlas, elle se rend dans le quartier animé de Soho pour dessiner un pub très différent, The Coach and Horses, qu’elle a déjà fréquenté. “Quand vous avez été dans un pub, vous avez une sorte de lien avec lui”, décrit-elle.

Elle a choisi ce pub parce qu’une personne l’avait évoqué dans un commentaire sous une de ses vidéos sur TikTok lui confiant que son grand-père, Norman Balon, était connu comme “le propriétaire le plus grossier de Londres”, et avait dirigé l’établissement pendant plus de soixante ans. “J’adore ce genre d’anecdotes”, reconnaît-elle. “Ça m’a tout de suite attirée.”

Situé dans un bâtiment historique du XIXe siècle, The Coach and Horses est aujourd’hui géré par une chaîne de brasseries. Ce samedi après-midi, il voit défiler un flot constant de passant·e·s et de consommateur·rice·s qui s’assoient à l’extérieur avec leurs pintes. Le dessiner a pris près de trois heures. “C’est amusant – il y a beaucoup de monde autour, mais en fait, c’est un dessin assez paisible.”

Konbini arts avec AFP