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Un livre photo touchant raconte l’Est londonien des années 1970

Un livre photo touchant raconte l’Est londonien des années 1970

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© Paul Trevor

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Par Lise Lanot

Publié le

Paul Trevor a documenté la vie des Londoniens touchés par les tensions raciales et les crises économiques de la fin du XXe siècle.

À 25 ans, Paul Trevor décide de quitter son poste de comptable pour s’adonner à sa toute nouvelle passion, la photographie. Bien loin de son ancienne carrière, il part dans une quête artistique humaniste. Pendant près de trente ans, il documentera les rues de l’Est londonien, se concentrant sur le ralentissement économique des années 1970 et la montée du thatchérisme conservateur des années 1980.

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Son projet photographique, pour la première fois disponible dans un livre intitulé Once Upon a Time in Brick Lane, montre la vie quotidienne des rues de l’East London. Pour certain·e·s, c’est le fait qu’il ne soit jamais passé par une formation académique photographique qui confère à Paul Trevor la candeur de son regard. D’autres arguent que c’est son passé de champion de tennis de table qui a tracé la voie de sa “coordination hyper-rapide entre les yeux et les mains”. Quelles qu’en soient les causes, son travail est marquant, comme inspiré par la fraîcheur propre à la photographie de rue humaniste européenne de la seconde moitié du XXe siècle.

“Brick Lane”, 1978, tirée de “Once Upon a Time in Brick Lane”. (© Paul Trevor)

Ses images en noir et blanc montrent les rues de l’East End sous des angles originaux, oubliées des passant·e·s pressé·e·s, parfois à hauteur d’enfants. Paul Trevor s’intéresse à la vie extérieure, aux pavés de ce quartier considéré comme un endroit populaire et cosmopolite, entre les galères et les joies, la gravité et les rires : [Mon œuvre] brosse le portrait d’une communauté multiethnique tentant de surmonter de considérables difficultés, des tensions raciales et de grandes évolutions sociales et physiques”, souligne l’artiste.

Bien que montrant les réalités du quotidien, les images sont très cinématographiques, comme sorties d’“un film de Fellini”, note la préface de l’ouvrage. Brutes et touchantes, ces photographies presque oniriques racontent un Londres du passé, tout en invitant à une réflexion sur la façon d’appréhender l’espace urbain aujourd’hui et en soulevant des problématiques jamais évanouies.

“Brick Lane”, 1978, tirée de “Once Upon a Time in Brick Lane”. (© Paul Trevor)

“Brick Lane”, 1977, tirée de “Once Upon a Time in Brick Lane”. (© Paul Trevor)

“Cheshire Street”, 1975, tirée de “Once Upon a Time in Brick Lane”. (© Paul Trevor)

“Chilton Street”, 1972, tirée de “Once Upon a Time in Brick Lane”. (© Paul Trevor)

“Commercial Street”, 1981, tirée de “Once Upon a Time in Brick Lane”. (© Paul Trevor)

“Sclater Street”, 1975, tirée de “Once Upon a Time in Brick Lane”. (© Paul Trevor)

“Fournier Street”, 1974, tirée de “Once Upon a Time in Brick Lane”. (© Paul Trevor)

“Sclater Street”, 1975, tirée de “Once Upon a Time in Brick Lane”. (© Paul Trevor)

“Wentworth Street”, 1978, tirée de “Once Upon a Time in Brick Lane”. (© Paul Trevor)

Once Upon a Time in Brick Lane, de Paul Trevor, est disponible aux éditions Hoxton Mini Press.