Un autoportrait bouleversant de Frida Kahlo exposé pour la première fois en 25 ans

Un autoportrait bouleversant de Frida Kahlo exposé pour la première fois en 25 ans

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© Malba/Frida Kahlo

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Par Konbini avec AFP

Publié le , modifié le

L’autoportrait était devenu l’œuvre d’art latino-américaine la plus chère de l’histoire vendue aux enchères en 2021.

Un autoportrait emblématique de l’artiste mexicaine Frida Kahlo, à ce jour le tableau latino-américain le plus cher de l’histoire, est exposé pour la première fois depuis un quart de siècle dans un musée de Buenos Aires, dont le fondateur l’a acquis.

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Diego y yo (“Diego et moi”), réalisé par Frida Kahlo en 1949, avait été acheté en novembre 2021 pour 34,9 millions de dollars aux enchères à New York, pour la “Collection Eduardo F. Costantini”, du nom du chef d’entreprise et collectionneur argentin, fondateur du Musée d’art latino-américain (Malba) de Buenos Aires.

Le tableau est la principale attraction de l’exposition “Tercer Ojo” (“Troisième œil”), où Eduardo Costantini présentera sa collection privée, avec également des œuvres du Cubain Wifredo Lam, des Mexicain·e·s Miguel Covarrubias et Rosa Rolanda, ainsi que du Brésilien Vicente do Rego Monteiro.

Un autoportrait empli de douleur

Diego y yo, une huile sur isorel, présente le regard intense caractéristique des autoportraits de Frida Kahlo. Sur son front apparaît le visage de son époux, le peintre Diego Rivera, au-dessus des yeux noirs de Kahlo d’où coulent quelques larmes. Rivera s’était à l’époque rapproché d’une célèbre actrice mexicaine (après s’être rapprochée de la sœur de son épouse…), source du mal-être que Kahlo exprime dans le tableau.

Eduardo Costantini note que Frida Kahlo, artiste unique, a eu “une vie dramatique qu’elle raconte sans honte, de manière spontanée et ouverte”. “Je crois que c’est précisément ce que les gens aiment chez elle.” Ces souffrances physiques, psychologiques et sentimentales sont en effet rapportées dans nombre des tableaux de l’artiste ainsi que dans sa correspondance.

Dans une lettre adressée à son médecin et ami Leo Eloesser en 1934, elle rapporte les hauts et les bas de sa relation avec le peintre Diego Rivera, qui vient d’avoir une relation extraconjugale avec Cristina, la sœur de Frida elle-même : “Cela m’a laissée dans un tel état de tristesse et de découragement que je ne sais pas ce que je vais faire. Je sais que, pour le moment, Diego s’intéresse plus à elle qu’à moi, et j’aurais dû comprendre qu’il n’est pas à blâmer, je dois transiger si je veux son bonheur. Mais vivre me coûte tellement, vous n’avez pas idée de ce que je souffre”, écrit la peintre au chirurgien.

Le tableau latino-américain le plus cher de l’histoire

L’exposition du Malba, présentée mercredi 24 août à la presse, propose plus de 240 œuvres, dont bon nombre n’avait pas été exposé en public depuis près d’une trentaine d’années. C’est le cas de Diego y yo, depuis 1998, a souligné Eduardo Costantini.

En s’adjugeant pour 34,9 millions de dollars chez Sotheby’s, Diego y yo, auparavant aux mains d’un collectionneur, était devenu de loin le tableau latino-américain le plus cher de l’histoire, surpassant le record de Diego Rivera, pour un tableau (Los Rivales, 1931) vendu 9,76 millions de dollars aux enchères en 2018.