À Berlin, les travaux ont commencé pour transformer un ancien parc d’attractions en un immense centre culturel et artistique. Des galeries et résidences artistiques devraient, d’ici quelques années, occuper les 23 hectares du parc berlinois Spreepark.
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L’idée du projet a vu le jour en 2014, sous l’impulsion de la capitale allemande et de l’entreprise publique Grün Berlin. Depuis, 45 millions d’euros ont été alloués au projet, rapporte Artnet, pour une ouverture graduelle prévue en 2022 et une fin des travaux estimée pour 2026.
Spreepark à l’abandon, le 30 juin 2016. (© Thielker/Getty Images)
Rien d’étonnant à ce que le projet prenne tant de temps à se conclure. Figure emblématique de la République démocratique allemande, Spreepark a connu une histoire sous forme de montagnes russes. En 1969, le parc ouvre à Berlin Est, au bord de la Sprée. À ses débuts, l’endroit (alors nommé “Kulturpark Plänterwald”) attire les foules.
On parle, dans les années 1970, de près d’1,5 million de personnes attirées annuellement par le parc et sa célèbre grande roue, montée à plus de quarante mètres à partir de 1989, pour les quarante ans de la République démocratique allemande. La réunification n’entache pas tout de suite le succès du lieu, réaménagé en 1991 après avoir été racheté par l’investisseur privé Norbert Witte.
La banqueroute et le trafic de cocaïne
Le tournant du XXe siècle aura pourtant raison de son succès : après une baisse des visites à la fin des années 1990, le parc fait officiellement banqueroute en 2002. Norbert Witte envoie alors six attractions au Pérou, dans le but d’y ouvrir un nouveau parc et de se refaire.
Le 8 janvier 2021, à Berlin, les rénovations de l’historique grande roue commencent. (© Paul Zinken/Getty Images)
Deux ans plus tard, certaines attractions sont renvoyées en Allemagne et la police découvre 167 kilogrammes de cocaïne cachés dans l’une d’elles, “Le Tapis volant”. Lui et son fils finissent sur la case prison : Spreepark est abandonné et prend même feu en 2014, dans un incendie qui serait volontaire. L’endroit était devenu un lieu à explorer, illégalement ou grâce à des visites payantes, notamment pour une jeunesse née après 1990.
Les rénovations devraient réhabiliter ce grand poumon berlinois, qui ressemble aujourd’hui davantage à un décor de film d’action ou d’horreur qu’à un lieu de villégiature pour familles et touristes. La grande roue (visible depuis l’extérieur du parc et servant toujours de point de repère) constitue un point central des discussions.
Le directeur de Grün Berlin affirme qu’il est question de “réinterpréter artistiquement la grande roue, sur la ligne du concept de Spreepark en tant que parc pour l’art, la culture et la nature”. Selon Artnet, une offre publique a été publiée afin d’enjoindre artistes et ingénieur·e·s de l’Union européenne à partager leurs propositions.