L’ère MySpace, Cory et la fête
Les débuts
Dans le magazine Vice, Mark Hunter a tenu une tribune en 2015 où il revenait sur ses années festives et ses débuts dans le monde de la photographie. Il explique que sa carrière a réellement débuté quand il avait 18 ans, lorsqu’il bossait pour l’illustrateur Shepard Fairey qui l’emmenait à beaucoup d’expositions et de concerts. Il poursuit :
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“C’était bien avant les appareils photo numériques et les iPhones, donc j’étais souvent le seul à prendre des photos pendant ces événements. Souvent, les personnes présentes me demandaient de leur envoyer par mail le portrait que j’avais fait d’eux. Et c’est ce que je faisais, j’écrivais leur email sur un bout de papier et je leur envoyais ensuite les clichés. J’étais si jeune et si excité à l’idée que les gens s’intéressent à mes photos.”
Puis, l’idée du site pour rassembler toutes ses photos lui est venue. En une nuit, Polaroid Scene (devenu ensuite The Cobrasnake pour des questions juridiques avec Polaroid) est né, et il avait l’impression d’être l’un des premiers à créer un site dédié aux portraits de soirées, aux côtés du site Last Night’s Party — et bien avant The Face Hunter, The Party Diary ou Say Who, qui ne sont peut-être que des relents nostalgiques de cette ère Hunter.
Son projet lui a permis de voyager et de découvrir des univers festifs différents : de Londres à New York en passant par Tokyo et Los Angeles. Il inscrivait aussi son travail dans une démarche documentaire : témoigner de la culture “cool kids” d’ailleurs et voir des nouvelles tendances émerger. Par exemple, boire du Red Stripe était jugé “cool”. Il estime également avoir été précurseur dans la tendance des lunettes sans verres qui a frappé cette époque, et il a pu traîner avec Steve Aoki et Sky Ferreira avant qu’ils ne deviennent célèbres.
Hype avant que le mot “hype” existe, il compte au moins un million de photos dans ses différentes cartes SD. Il confie :
“Je pense que j’étais un hipster avant que les hipsters deviennent un vrai phénomène. La hype est devenue tellement mainstream aujourd’hui que c’est difficile de distinguer les vrais weirdos. Le style a tout de même transcendé la culture.”
“Started from the bottom, now we’re here”
Il est plutôt facile de tomber sur Mark Hunter en se baladant à Los Angeles. Il utilise d’ailleurs encore le pseudo The Cobrasnake sur ses réseaux sociaux. Comme tout le monde, on peut le trouver sur Instagram où il partage des portraits nettement meilleurs et plus professionnels que ceux d’antan. Il fait des éditoriaux pour de chouettes magazines tels que Nylon, No. Magazine et Exit Magazine ainsi que des campagnes mode pour Vans, Calvin Klein, Lacoste et Nike.
Bien qu’il ne s’affiche plus avec ses nouvelles petites amies, il conserve cette manie de l’adolescente, avec des portraits de “choker-teens” et des poses plus sophistiquées, des mises en scène quand même plus réfléchies, il faut l’avouer. Il est également devenu une sorte de “yoga guru” en créant son propre club, le Cobra Fitness Club et il a lancé sa marque de vêtements : The Cobra Shop. Il se porte plutôt bien, donc.