En vous baladant à La Défense et aux alentours de La Seine Musicale, à Paris, vous remarquerez peut-être qu’un pigeon posté sur un banc n’est pas de chair et de plumes, mais de bronze, qu’une immense fleur rose a poussé sur un toit, qu’un monstre grouille sur une pelouse et que les panneaux publicitaires affichent des œuvres “qui invitent à entrer dans le monde magique des apparences trompeuses”. Cette chasse aux trésors visuels aura lieu tout l’été, grâce aux Extatiques.
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Pour répondre à notre “besoin d’air et besoin d’art”, l’exposition d’art contemporain hors les murs a maintenu la mise en place de sa troisième édition. Après une deuxième édition placée sous les signes conjoints de l’air et du vent, cette nouvelle occurrence évoque l’improbabilité de l’art, soit l’art sous toutes ses formes et dans tous les recoins.
“Pigeonner”, 2014-2020. (© Julien Berthier/Photo de Martin Argyroglo/Les Extatiques 2020)
Au milieu de la froideur et de la géométrie massive des tours de La Défense, les Extatiques tentent d’insuffler un peu de poésie et d’imagination au quartier d’affaires. Sous-titré “Rien à voir”, le festival prend cette année sa source dans une citation de l’artiste Marina Abramović, qui affirmait en 2014 que “l’art est une question d’énergie et l’énergie est invisible”. Les œuvres sélectionnées “défient les sens, la gravité, la logique ou les codes du pouvoir”, en contraste avec l’apparente rigueur du paysage et des travailleur·se·s qui le traversent incessamment.
Les dissonances créées par cette intrusion artistique ne constituent pas un rejet du lieu choisi, bien au contraire, mais plutôt une invitation à questionner les environnements qui nous entourent et à jouer avec eux. Afin de respecter les consignes sanitaires et la distanciation sociale, les œuvres seront exposées, en plus de l’esplanade de La Défense, dans les jardins de La Seine Musicale. Six artistes ont été invité·e·s à créer des œuvres sur le toit-jardin de ce nouvel ensemble de bâtiments dédié à la musique.
“Méandre”, 2020. (© Elsa Sahal/Photo de Martin Argyroglo/Les Extatiques 2020)
Un parcours gratuit plein de surprises
De l’œuvre aquatique aux airs de monstre marin d’Elsa Sahal à l’arbre mutant, fait de pneu et de métal, d’Anne Claverie, en passant par la structure abstraite et dépendante de la lumière de Carlos Cruz-Diez, les œuvres s’émanciperont dans différents éléments. Partout où l’on regarde, une nouvelle œuvre n’ayant “rien à voir” avec la précédente apparaît et crée un tout stimulant, sous forme de terrain de jeu à observer, à toucher ou à escalader.
Grâce à ce parcours artistique gratuit et en plein air, le festival concilie des volontés culturelles et urbaines, pour ramener les esprits à l’art et les corps à l’Ouest parisien. L’expérience hors les murs permet un rassemblement des populations, loin des enceintes parfois rigides des musées.
“Environnement de Transchromie Circulaire”, 1965-2017. (© Carlos Cruz-Diez/Photo de Martin Argyroglo/Les Extatiques 2020)
“HommeFemme”, 2020. (© Fabrice Hyber/Photo de Martin Argyroglo/Les Extatiques 2020)
“Les Amis”, 2020. (© Fabrice Hyber/Photo de Martin Argyroglo/Les Extatiques 2020)
“Arcs d’ellipses jaunes, rouges et bleus”, 2020. (© Felice Varini/Photo de Martin Argyroglo/Les Extatiques 2020)
“Breathing Flower”, 2019. (© Jeong Hwa Choi/Photo de Martin Argyroglo/Les Extatiques 2020)
“Environnement de Transchromie Circulaire”, 1965-2017. (© Carlos Cruz-Diez/Photo de Martin Argyroglo/Les Extatiques 2020)
“Méandre”, 2020. (© Elsa Sahal/Photo de Martin Argyroglo/Les Extatiques 2020)
“HommeFemme”, 2020. (© Fabrice Hyber/Photo de Martin Argyroglo/Les Extatiques 2020)
“Méandre”, 2020. (© Elsa Sahal/Photo de Martin Argyroglo/Les Extatiques 2020)
“Le jour où les fleurs ont gelé”, 2020. (© Julie C. Fortier/Photo de Martin Argyroglo/Les Extatiques 2020)
“Méandre”, 2020. (© Elsa Sahal/Photo de Martin Argyroglo/Les Extatiques 2020)
“HommeFemme”, 2020. (© Fabrice Hyber/Photo de Martin Argyroglo/Les Extatiques 2020)
L’événement en plein air Les Extatiques a lieu jusqu’au 4 octobre 2020.