Mico Toledo s’est rendu dans la réserve de Standing Rock pour documenter en images le conflit social qui a divisé les États-Unis des mois durant.
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Durant plusieurs mois, la région du Dakota du Nord a été le théâtre de vives tensions, puisque des militants s’opposaient à la construction d’un pipeline au sein de la réserve indienne sioux de Standing Rock. Les travaux prévus allaient non seulement détruire de nombreux sites amérindiens sacrés, mais auraient aussi pollué l’eau utilisée par les habitants de la région. Durant plusieurs mois, les “protecteurs de l’eau” se sont opposés aux “serpents noirs”. Impuissant face à ce conflit, le directeur artistique Mico Toledo a donc décidé de partir sur place pour mettre en images ce mouvement social comme le relate le site Is That Nice :
“Ce projet m’est venu en juin, lorsque le Guardian présentait ce petit groupe de jeunes Indiens sioux qui luttaient contre un projet de pipeline qui représentait trois milliards de dollars et qui allaient traverser leurs terres […]. Je ne pouvais pas m’empêcher de remarquer la beauté et la force de ces gens.
C’était des jeunes, mais ils avaient une cause à défendre et on pouvait remarquer qu’ils n’allaient pas faire machine arrière. Comment ces gens pouvaient avoir le courage de lutter contre une industrie pétrolière dans un État aussi peu écolo que celui du Dakota du Nord ?”
200 tribus amérindiennes unies
Le mouvement a pris peu à peu de l’envergure, et jusqu’à 4 000 manifestants se sont opposés à ce projet d’oléoduc. De même, plus de 200 tribus amérindiennes se sont unies pour rejoindre le combat, une véritable première dans l’histoire des États-Unis. Cette union a porté ses fruits puisque l’armée américaine, propriétaire d’un terrain devant être traversé par le pipeline, a suspendu son autorisation des travaux. Au-delà de cette union significative, le photographe a voulu s’intéresser aux petites histoires derrière la grande. Qui sont ces individus qui sont venus protéger les eaux ? Que font-ils dans la vie ? Quelles sont leurs motivations ?
“Je savais que je ne voulais pas prendre les photos de manifestations habituelles avec les poings agités dans les airs ou encore les affrontements avec la police. Je ne suis pas un journaliste, alors j’y suis allé en tant que photographe documentaire. Je voulais capter les petites histoires derrière la plus grande image, la beauté individuelle et la force de chaque personne qui consacre sa vie dans le camp pour combattre le pipeline.”
Un travail centré sur l’humain, qui montre que l’union peut souvent faire la force.
Vous pouvez retrouver le travail de Mico Toledo sur son site personnel ou encore son compte Instagram.