Sans le savoir, une collectionneuse achète une précieuse statue romaine pour… 35 dollars

Sans le savoir, une collectionneuse achète une précieuse statue romaine pour… 35 dollars

Image :

© Levi Meir Clancy/Unsplash

photo de profil

Par Emma Couffin

Publié le , modifié le

Une aubaine : il s’agissait d’un buste antique pillé à la valeur inestimable.

En 2018, Laura Yung, gérante d’une boutique d’antiquités à Austin, a trouvé un curieux buste sculpté dans du marbre dans un Far West Goodwill, une chaîne de friperie états-unienne. Sans vraiment songer à sa provenance, la collectionneuse est repartie fièrement avec sa trouvaille pour la modique somme de 35 dollars. Lors de son achat, rien ne laissait présager qu’il s’agissait d’une précieuse œuvre… À part peut-être son poids. En effet, la statue pesait environ 23 kg.

À voir aussi sur Konbini

Quatre ans plus tard, Laura Yung apprend que sa statue était en réalité un buste romain datant de plus de deux millénaires, faisant partie de la collection du roi Louis Ier de Bavière. Rien que ça. Selon les estimations des spécialistes, l’objet représenterait le commandant romain Nero Claudius Drusus ou encore le fils de Pompée le Grand, vaincu au combat par Jules César.

D’Aschaffenburg à Austin

L’objet aurait été pillé à la fin de la Seconde Guerre mondiale par un soldat états-unien dans une villa appartenant au roi Louis Ier, à Aschaffenburg, en Allemagne. Selon le San Antonio Museum of Art, l’artefact aurait alors voyagé illégalement aux États-Unis.

Apprenant la réelle valeur de l’œuvre, la collectionneuse était sous le choc : “Il y a eu quelques mois d’excitation intense après cela, mais c’était doux-amer, car je savais que je ne pouvais ni garder ni vendre l’objet. […] Quoi qu’il en soit, je suis heureuse d’avoir pu participer à une petite partie de son histoire longue et compliquée.”

Suite à cette découverte, les autorités bavaroises ont réclamé la restitution du buste, couvrant tous les frais de transport d’Austin à Aschaffenburg. En attendant son retour en Europe, le gouvernement bavarois a accepté de prêter l’œuvre au San Antonio Museum of Art jusqu’en mai 2023.

Si Nero Claudius Drusus et Laura Yung ont dû mettre un terme à leur relation passionnelle, l’histoire se finit tout de même bien : le buste retrouvera sa terre natale, des années après avoir traversé l’Atlantique.