Regalias et pow-wow
Les couleurs sont vibrantes et leurs tenues sont impressionnantes, le tout est mis en valeur par leurs mouvements. Il nous explique qu’il était au 10e rassemblement des Premières Nations à Mashteuiatsh (signifiant “là où il y a une pointe”), qui désigne la rive ouest du lac Saint-Jean où habite une communauté autochtone canadienne. Cette tribu est largement constituée d’Ilnus (ou Montagnais). Stéphane Roux explique :
“Ces festivités invitent les membres des différentes nations ainsi que les visiteurs non-autochtones à se réunir afin de célébrer leurs traditions et leur culture. Sur plusieurs jours de manifestations sportives, musicales et culinaires se sont tenues au bord du lac des danses en costumes traditionnels (ou “regalias”) et des pow-wow.
Traditionnellement, les pow-wow étaient des rassemblements religieux où on célébrait les exploits guerriers. Aujourd’hui, ces manifestations sont devenues une source d’échange, de rencontre et une manière de faire vivre un héritage culturel, symbole d’autant plus fort si l’on se souvient que toute forme de danse amérindienne avait été interdite en 1914 en dehors des réserves et en 1925 sur l’ensemble du territoire et ceci jusqu’en 1951.”
Revendiquer les droits des Amérindiens
Pour ce photographe qui a été en immersion dans les traditions de ces peuples et confronté à leurs problèmes, cette série vise aussi à aborder les droits des Amérindiens. Il nous raconte :
“La loi sur les Indiens datant de la fin du 19e siècle visait à homogénéiser la population et interdisait donc aux membres des Premières Nations d’exprimer leur identité par des activités liées à leur culture. Aujourd’hui, après plusieurs modifications de cette loi souvent contradictoire, il a été reconnu aux autochtones plus de droits, même si de nombreuses inégalités existent encore.
Paradoxalement, certains membres des Premières Nations restent attachés à ladite loi car celle-ci symbolise une certaine reconnaissance de leur existence en tant que communauté. Depuis les années 1990, le Canada a fait évoluer certains textes et a permis une certaine autonomie gouvernementale aux Premières Nations. Malgré son évolution, la loi sur les Indiens n’a toutefois pas été abolie.”
Son travail s’inscrit également dans cette dénonciation, en faisant le constat de certains faits. Il y a encore un long chemin à faire pour reconnaitre toute la culture et l’histoire de ces peuples indigènes.
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