Le duo 25th Century se passionne pour le mouvement et les cinémagraphes aux paysages à couper le souffle. Rencontre avec deux artistes inspirants.
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Les artistes du duo 25th Century, Lucas Ighile et Ayla El-Moussa, possèdent un univers riche qu’ils conjuguent avec leur passion pour le cinémagraphe (ou image animée). À travers leur série Formless, ils étudient en images et en mouvement les flux et la flexibilité de la nature où la surface lisse et définitive n’existe pas : une eau qui frissonne, l’aspérité des roches, des vagues qui se déchaînent, une dune effleurée par le vent… Contemplative, cette série d’images animées offre une bouffée d’oxygène avec des paysages puissants, apaisants et hypnotisants.
Derrière ces images, il y a une exploration de toutes les formes de la nature qui permet au duo d’être sans frontière, comme un esprit libre à l’infini potentiel. Au cours d’une interview, les deux artistes nous ont parlé de “cosmos intérieur”, de ce médium qu’est le cinémagraphe, de la “pensée à voix haute” et ils nous ont conseillé de ne jamais suivre aucune règle.
Cheese | Pourriez-vous vous présenter ? Comment avez-vous commencé la photographie ? Vous êtes des autodidactes ou vous avez suivi une formation ?
25th Century est un duo composé de moi-même, Ayla El-Moussa, et de Lucas Ighile. Luke est autodidacte et moi, je suis allée à la Parsons School of Design, à New York.
Comment définiriez-vous votre travail ?
C’est une combinaison d’esprits et de notre interprétation de l’espace et du temps. On est constamment à la recherche de différents concepts et philosophies à travers notre travail. C’est notre version du “thinking out loud” (“de la pensée à haute voix”).
Où puisez-vous votre inspiration, vos idées ? Avez-vous des influences émanant de différents domaines ou de grands maîtres spirituels ?
L’inspiration vient de partout, et la nature joue un rôle important pour nous, surtout l’océan. L’architecture et la musique aussi, cela dépend du moment de la journée. Notre inspiration vient de différents domaines comme l’astronomie, la mythologie et nos bagages personnels parce qu’on a vécu dans quatorze villes et dans trois continents différents, si on fait la somme.
Quel est le moment que vous préférez dans la création d’un projet ?
L’excitation quand on a une idée et l’excitation quand on l’accomplit.
Y a-t-il une ligne directrice, des thèmes ou des valeurs qui reviennent dans chaque projet ?
On n’aime pas travailler en suivant des règles. On n’arrive pas à suivre les règles. Concernant les thèmes, notre dernier projet reflète bien cela : les liens entre les hommes et la nature, en explorant le “cosmos intérieur”.
Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur votre série Formless ?
Formless commence avec l’océan — quiconque s’étant déjà promené sur une plage et baigné dans une rivière et des chutes d’eau peut attester de l’énergie relaxante et rafraîchissante de l’eau. Cette série cherche à incarner ce sentiment à travers des images.
Pourquoi avez-vous choisi le gif comme médium principal ? Qu’est-ce que vous aimez dans le gif et qu’est-ce qu’il apporte à une image selon vous ?
On préfère appeler ça le “cinémagraphe” plutôt que le “gif”, car ce dernier est réduit par Internet à l’image d’un mème de chat marrant. De manière générale, on aime ajouter une dimension de mouvement et le cinémagraphe nous le permet. Il permet de capturer et de rejouer de courts moments dans le temps en aidant à vraiment expérimenter ces instants.
Est-ce que ce sont vos propres photographies ?
Oui bien sûr, comme toutes les vidéos.
Si vous deviez imaginer une playlist pour décrire la série Formless, quelles chansons choisiriez-vous ?
Tout de Parker Ighile ou de Ludovico Einaudi.
Que pensez-vous de toutes ces applications dédiées à la photographie (Instagram, VSCO…) ? Est-ce qu’elles dénaturent l’art photographique selon vous ou est-ce une bonne chose ? Comment utilisez-vous les réseaux sociaux pour votre pratique artistique ?
On pense qu’elles sont géniales. Ce sont de bonnes plateformes pour que les gens et les artistes montrent leur talent. Certains pensent que cela sature le marché avec des contenus similaires et répétitifs, mais le vrai talent sort toujours du lot, donc on adore.
Comment utilisez-vous les réseaux sociaux pour votre propre pratique artistique ?
On utilise Instagram pour partager notre travail et Snapchat de manière plus intime, pour montrer les maladresses de nos amis.
Quel est le projet le plus fou, en photographie, que vous aimeriez avoir fait ou que vous aimeriez faire ?
On adorerait prendre des photos dans l’Arctique et si Elon Musk réalise son projet pour Mars, on aimerait faire de l’escalade sur Mars pour prendre quelques photos.
Y a-t-il des artistes qui ont capté votre attention récemment ?
@47states
Des projets à venir ?
Toujours. On a une nouvelle série de cinémagraphes qui sort bientôt. On vient de commencer une vidéo en partenariat avec Art.com et Klio. La plupart de nos cinémagraphes vont être retravaillés numériquement et encadrés, donc vous pourrez bientôt les voir bouger sur vos murs.