Qui est Elena Ossipova, l’artiste qui expose des affiches anti-guerre en Russie ?

Qui est Elena Ossipova, l’artiste qui expose des affiches anti-guerre en Russie ?

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© Alexander Zhdanov/AFPTV/AFP

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Par Konbini avec AFP

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On l’appelle "la conscience de Saint-Pétersbourg". En pleine guerre en Ukraine, Elena Ossipova s’oppose à l’invasion dans les rues russes.

Elle est surnommée la “conscience de Saint-Pétersbourg” et s’oppose à toute guerre : Elena Ossipova, peintre de 77 ans, présente une exposition de ses pancartes pacifistes dans l’ancienne capitale impériale russe, en pleine guerre en Ukraine. Inaugurée dans les locaux de l’antenne locale du parti d’opposition Iabloko en présence d’une trentaine de personnes, l’exposition réunit 15 pancartes créées par Mme Ossipova entre 2014 et 2022.

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Parmi elles figure celle intitulée Les Yeux de la conscience. On y voit le visage d’une petite fille aux grands yeux, et une phrase en bas de la pancarte, en russe et en ukrainien : “Maman, j’ai peur de la guerre”. “C’est une exposition anti-guerre, elle est tragique”, commente l’artiste. “C’est une repentance, même si personne chez nous ne veut se repentir pour l’instant”, ajoute-t-elle.

Selon Alexandre Chichlov, responsable de l’antenne locale du parti Iabloko, toutes les œuvres de l’artiste n’ont pas pu être présentées à l’exposition, en raison des lois russes prévoyant de lourdes peines pour la diffusion de “fausses informations” sur l’armée ou tentative de la “discréditer”.

Certaines pancartes “contiennent des mots pour lesquels on pourrait être obligés de payer une amende ou encourir quelque chose de pire”, a-t-il expliqué. Elena Ossipova est connue depuis plusieurs années comme une farouche opposante à la politique de Vladimir Poutine et surtout à toute sorte de conflit armé.

Elle était sortie avec une pancarte pacifiste pour la première fois en 2002, après la prise d’otages du théâtre Doubrovka de Moscou par des combattants tchétchènes. Depuis, rares sont les actions de protestation à Saint-Pétersbourg qui se déroulent sans elle. Interpellée à plusieurs reprises par la police, elle voit souvent ses pancartes confisquées. Pour Sergueï, 40 ans, l’un des premiers visiteurs de l’exposition, “tant qu’il y a des gens comme Elena Ossipova, il y a de l’espoir”.