Pourquoi une sculpture de géant dénudé fait-elle scandale à Toulouse ?

Pourquoi une sculpture de géant dénudé fait-elle scandale à Toulouse ?

Image :

© Flo Meixner/Unsplash

photo de profil

Par Konbini avec AFP

Publié le , modifié le

La statue représente un danseur presque nu, rejeté en arrière, cuisses écartées…

Après la Suède, l’Allemagne et l’Italie, le Géant de sel des sculpteurs espagnols Coderch et Malavia s’est arrêtée à Toulouse, face à la cathédrale, où ce danseur rejeté en arrière, cuisses écartées et presque nu a suscité des plaintes de riverain·e·s. Cette imposante statue itinérante, de plus de deux mètres de haut pour plus de trois de long et 650 kilogrammes, a été installée le 18 novembre sur la place Saint-Étienne.

À voir aussi sur Konbini

Mais “deux heures après, la mairie nous a appelés pour nous dire que ça n’allait pas”, a déclaré à l’AFP Édouard Guiounet, collaborateur de la galerie Alain Daudet, qui expose des œuvres de Joan Coderch et Javier Malavia, dont cette sculpture. Des habitant·e·s avaient protesté auprès de la mairie, se disant importuné·e·s par cette statue devant un site religieux.

La place avait été choisie par la galerie pour son cachet et sa proximité : “Saint-Étienne est un bel espace, touristique et propice aux photos”, précise M. Guiounet, en ajoutant que les galeristes n’avaient “pas imaginé” que le géant pourrait déranger des riverain·e·s.

Cette statue, de poudre d’acier et polyester, inspirée d’un spectacle de butō (danse japonaise) est une reproduction d’une autre en bronze exposée à Valence et autour de laquelle a eu lieu “le 6 août dernier, une commémoration aux victimes du lancement de la bombe d’Hiroshima”, selon le galeriste.

La mairie a assuré à l’AFP qu’il était prévu dès le départ que le Géant soit transféré de la place Saint-Étienne à un autre site, l’esplanade François-Mitterrand, “lieu de passage, neutre”, argue l’élu en charge du dossier, Jonnhy Dunal, expliquant que la sculpture a été installée devant la cathédrale, “le temps que l’esplanade soit disponible”.

L’agent de Coderch et Malavia, Juan Rodrigo, a déclaré à l’AFP que les artistes étaient pour leur part “très heureux de l’opportunité offerte par la mairie de Toulouse de partager un message de paix, bien que certaines personnes ne l’aient pas compris”.

Sur la place Saint-Étienne, un homme de 57 ans, qui requiert l’anonymat, juge “l’œuvre intéressante”, “plus attrayante qu’un sapin de Noël”, et déplore le déplacement de la statue “qui allait bien sur la place”. Le Géant de sel sera présent à Toulouse au moins jusqu’à la fin de l’année, en parallèle à l’exposition des autres sculptures des artistes espagnols à la galerie Alain Daudet.

Avec AFP.