Pourquoi une exposition d’objets d’art en Grèce est-elle sous le feu des critiques ?

Pourquoi une exposition d’objets d’art en Grèce est-elle sous le feu des critiques ?

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© Levi Meir Clancy/Unsplash

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Par Konbini avec AFP

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L’exposition présente quinze antiquités "de valeur archéologique unique" de l’âge du bronze. Mais il y a un hic.

L’un des plus prestigieux musées privés d’Athènes a inauguré une exposition d’objets d’art de l’âge du bronze issus d’une collection états-unienne dont la provenance a suscité une controverse au sein des spécialistes.

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Intitulée “Homecoming” et exposée au musée d’Art cycladique jusqu’au 31 octobre 2023, l’exposition présente quinze des 161 antiquités “de valeur archéologique unique” de l’âge du bronze qui faisaient partie de la collection du milliardaire et philanthrope états-unien Leonard Stern.

Le retour de ces objets fait partie d’un accord négocié par le ministère grec de la Culture et approuvé par le Parlement en septembre. Il prévoit que la collection complète soit exposée au Metropolitan Museum of Art de New York jusqu’en 2033, puis que tous les cinq ans, quinze objets d’art retournent à Athènes en échange de prêts d’antiquités grecques au musée.

Mais cet accord a été critiqué, notamment par le principal parti d’opposition Syriza qui considère que la collection Stern a été exportée illégalement et est considérée comme le blanchiment des fruits de la contrebande d’antiquités. Pour l’Association des archéologues grecs, Stern est un “bénéficiaire avéré de découvertes archéologiques passées en contrebande” et l’accord crée un mauvais précédent en permettant à de riches collectionneurs d’éviter la justice.

D’après l’association, le milliardaire a déjà possédé une idole en marbre de l’âge du bronze provenant de Sardaigne, ensuite saisie en 2018 dans la collection du milliardaire Michael Steinhardt pour trafic d’objets illégal. Face à ces critiques, le gouvernement a affirmé que si l’affaire avait été portée devant les tribunaux, il aurait été peu probable que la Grèce reçoive ne serait-ce qu’une fraction de la collection, car il est généralement extrêmement difficile de prouver de manière concluante une provenance illégale.

Le ministère grec de la Culture s’efforce de conclure des accords pour le rapatriement des antiquités sans recourir à la voie judiciaire. Son objectif principal est le retour des marbres du Parthénon en Grèce, détenus par le British Museum de Londres depuis le XIXe siècle.