À travers ses portraits, la photographe Laurence Philomène questionne le genre et l’identité, en brouillant les pistes à grands coups de perruques rousses et de paillettes.
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Des visages jeunes, des perruches, des perruques, des perles, des paillettes et des fonds particulièrement vifs, c’est ce qu’il faut à Laurence Philomène pour composer une séance photo parfaite. À seulement 23 ans, cette photographe nous envoûte avec son univers coloré, pop et fluo. Ayant toujours baigné dans un milieu artistique, elle a commencé à collectionner des poupées et à les photographier durant son enfance. C’est à travers l’art qu’elle parvient aujourd’hui à s’exprimer, à se connaître, à purger ses angoisses et extérioriser ses complexes :
“Mon père est un artiste de l’estampe et on faisait beaucoup de choses ensemble quand j’étais petite. J’ai toujours eu envie de faire de l’art et je me suis toujours sentie libre, ce qui est fabuleux. J’ai grandi dans un environnement français-canadien et j’ai senti que je devais me détacher de tout cela, car je ne pouvais pas être moi-même en tant que personne non-binaire. Je ne sais pas dans quelle mesure cela m’a influencée.”
Très engagée dans la cause LGBTQI, elle a participé à la création d’un collectif d’art féministe appelé The Coven qui met en avant des artistes femmes et non-binaires, comme le relate le site I-D. Ce collectif s’intéresse au thème du genre et aux communautés peu représentées dans l’art et dans notre société.
Malgré ses démons, elle livre un portrait joyeux, coloré et fantaisiste de la jeunesse non-binaire (c’est-à-dire une personne qui ne se sent ni exclusivement homme ni exclusivement femme). Dans une interview donnée à I-D, Laurence parle de sa série Non-Binary Portraits.
En tant que personne non-binaire, Laurence explique qu’elle a voulu aborder les questions liées à l’identité et au genre à travers ce projet, mais qu’elle n’a pas la prétention de vouloir éduquer les gens. Pour cela, elle a appelé quelques amis non-binaires en leur demandant de poser devant son objectif, et de montrer quelle image ils voulaient projeter d’eux-mêmes afin qu’ils se sentent plus confiants :
“J’avais envie de collaborer avec mes amis, de produire un travail que j’aurais aimé voir ailleurs, de rendre mon travail photographique plus sincère sur ce que je suis réellement, sur les gens que j’aime, tout en laissant de l’espace à mes sujets.
Ce projet est spécial pour moi, car je devais écouter mes modèles, comprendre comment ils se voyaient eux-mêmes et comment ils interprétaient leur genre. En tant que personne non-binaire, cela me tenait à cœur.”
À grand renfort d’accessoires, de miroirs, de bouquets de roses et de Cheetos qui agissent comme des symboles, les modèles révèlent leur “true self” au monde qui les regarde.
Vous pouvez suivre son travail sur Instagram.