Oupsi : ce collectionneur d’art entuberait gros musées et riches collectionneurs depuis des années

Oupsi : ce collectionneur d’art entuberait gros musées et riches collectionneurs depuis des années

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© Zalfa Imani via Unsplash

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Par Konbini avec AFP

Publié le , modifié le

Giuliano Ruffini a été mis en examen par la justice française ce mois-ci, après des années d’attente.

Le collectionneur d’art franco-italien Giuliano Ruffini, recherché par la justice française pour des soupçons de trafic au long cours de faux tableaux de grands maîtres, a été mis en examen à Paris, a appris l’AFP de source judiciaire, confirmant The Art Newspaper.

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Selon la source judiciaire, Giuliano Ruffini a été mis en examen ce 16 décembre 2022 pour “tentative d’escroquerie”, “blanchiment aggravé”, “tromperie sur les qualités substantielles d’une marchandise” et “escroquerie en bande organisée”. Il a été assigné à résidence sous surveillance électronique, a précisé la même source.

Giuliano Ruffini, 77 ans, est soupçonné d’avoir trompé des musées, des maisons de vente aux enchères et des collectionneur·se·s en leur vendant des toiles présentées comme les œuvres de maîtres mais qui étaient en fait des faux. Il s’était rendu mi-novembre à la police à Castelnovo ne’ Monti, une ville située dans la région de Reggio Emilia, dans le centre de l’Italie, avait annoncé son avocat Paul Le Fèvre dans un communiqué.

Le début d’une bataille légale

Selon les médias italiens, Giuliano Ruffini, qui réside à proximité, avait été arrêté. “Monsieur Ruffini conteste l’intégralité des faits qui lui sont reprochés et dénonce une enquête partiale reposant sur des bases légales extrêmement précaires”, a réagi son avocat, sollicité par l’AFP. “Il s’étonne que les expertises judiciaires concluant à l’absence d’authenticité des œuvres litigieuses aient toutes été effectuées par le même expert et fassent fi des très nombreuses expertises concluant à l’authenticité desdites œuvres”, a ajouté le conseil.

L’arrestation de Giuliano Ruffini avait eu lieu à l’issue d’un marathon judiciaire de plusieurs années afin d’obtenir son extradition en France, après l’ouverture d’une enquête en 2014 et l’émission cinq ans plus tard d’un mandat d’arrêt européen. Un tribunal de Milan a donné son feu vert il y a deux ans à la remise de Giuliano Ruffini à la justice française afin qu’il y réponde d’accusations de fraude et de contrefaçon, mais son transfert a été suspendu en attendant l’achèvement d’une procédure judiciaire parallèle en Italie pour évasion fiscale. En mai, il a été acquitté dans ce procès pour évasion fiscale.

Bien connu dans le monde des arts, Ruffini a vendu des dizaines de tableaux depuis les années 1990, dont des œuvres attribuées à de grands maîtres de l’histoire de la peinture comme Le Greco, à des musées européens prestigieux, dont le Louvre à Paris, souvent en ayant recours à des intermédiaires. Mais ses tableaux ont également attiré de riches collectionneur·se·s, comme le prince du Liechtenstein, qui a acquis un faux de Lucas Cranach l’Ancien représentant Vénus pour 7 millions d’euros.