Non, elle n’est pas réelle.
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Depuis environ trois ans, sur Instagram, se dessine une nouvelle tendance assez déroutante, qui séduit même le monde de la mode : les modèles 3D, générées par un ordinateur. Elles fleurissent un peu partout. La toute première était Lil Miquela, une jeune Américano-Brésilienne, féministe, prônant le mouvement des Black Lives Matter et engagée dans la cause LGBTQ+, aujourd’hui en couverture de Wonderland, 032c, Wired et Highsnobiety. Ses deux acolytes américains, Blawko22 et Bermuda, ont vu le jour un an plus tard, et tous appartiennent à l’agence Brud.
Le Japon n’avait pas encore sa propre mannequin 3D. C’est maintenant chose faite avec Imma, qui “existe” grâce à l’entreprise de modélisation 3D ModelingCafe travaillant essentiellement dans la création de personnages de jeux vidéo. Coupe carrée, cheveux roses à la Natalie Portman dans Closer, look déstructuré mi-edgy mi-urbain, Imma (qui signifie “maintenant” en japonais) pose dans les rues de Tokyo et poste régulièrement ses “outfits of the day”, telle une réelle instagrameuse.
Si cette influenceuse artificielle n’a pas encore d’agence pour la représenter ni d’autres copains en 3D, elle remporte tout de même un franc succès depuis l’ouverture de son compte en juillet 2018. En quelques mois, elle a accumulé près de 30 000 abonné·e·s : une aubaine pour les marques qui pourront, comme pour Lil Miquela, placer un peu de deniers pour des posts sponsorisés.
Plus vrai que nature, ce personnage nippon fictif – qui n’écrit ses posts qu’en japonais – possède une personnalité bien à elle (bien que guidée par des mains humaines). Dans sa biographie Instagram, elle écrit : “Je m’intéresse à la culture et aux films japonais. Je veux attirer les humains dans les défilés de mode.” Dans ce monde transhumaniste, il faut croire qu’il sera de plus en plus difficile de distinguer le vrai du faux, même parmi les instagrameur·se·s.